Le régime de Kabila choisit la radicalisation et se fait ennemi de toute voix discordante. C’est en tout cas la crainte exprimée par plusieurs médias après la suspension unilatérale par Kinshasa de la coopération militaire avec la Belgique. Une revue de presse de Didier Makal.
Fini la coopération militaire entre la RDC et de Belgique. « Une décision [de Kinshasa] en réponse directe aux critiques du ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders », précise Jeune Afrique. Une semaine plus tôt, le chef de la diplomatie belge déclarait que la désignation du Premier ministre Bruno Tshibala « ne correspondait ni à la lettre ni à l’esprit de l’accord de la Saint Sylvestre ».
Cette suspension de la coopération militaire est une première. La coopération était pourtant « ininterrompue depuis l’arrivée de Joseph kabila au pouvoir », note l’audiovisuel public belge, RTBF. « Rompue à la suite de l’arrivée au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila à la tête d’une rébellion, en 1997, la coopération militaire entre la RDC et la Belgique avait été rétablie peu de temps après l’arrivée au pouvoir de l’actuel président, Joseph Kabila, et n’avait plus été interrompue depuis », explique le média belge.
Kabila très irrité contre la Belgique, risque d’isoler la RDC
Sur son blog, la journaliste belge Colette Braeckman note que le président Kabila, « très irrité », était sur le point de rompre les relations diplomatiques avec la Belgique. Ce sont ses ministres qui l’en auraient empêché. La journaliste ajoute que si le Congo maintient sa coopération militaire avec la France et avec les États Unis, « la mesure prise à l’encontre de la Belgique risque d’aggraver un certain isolement du régime Kabila, ce qui inquiète tous ceux qui redoutent une évolution « à la burundaise » ».
« C’est le Congo qui y perd », pas la Belgique !
La décision du président Kabila de suspendre sa coopération militaire avec l’ancien colonisateur du Congo surprend d’autant plus que « c’est le Congo qui y perd », note La Libre Belgique, citant une source de la défense belge. Une décision « qui rappelle les dernières années Mobutu, qui supprima la coopération belge, au grand dam du Zaïre, parce que Bruxelles le critiquait », rapporte La Libre Belgique.
Et d’ajouter que le régime de Kinshasa qui ne tient qu’à la légitimité de l’Accord de la Saint-Sylvestre, « qu’il tente de contourner », « se retrouve assez isolé sur la scène internationale. Il tente donc de susciter la solidarité des États africains en ciblant l’ex-colonisateur au nom de la “souveraineté nationale” – si souvent oubliée par Kinshasa à l’heure d’établir d’opaques contrats miniers. Il vise donc la Belgique, même si M. Reynders n’a rien dit d’autre que ce qu’ont déjà dit l’Union européenne, les États-Unis et la France ».
Tshibala, une menace contre la paix ?
Finalement, Le Phare, média de Kinshasa, ne s’est pas trompé en prévenant que « la nomination de Tshibala risque d’aggraver la crise politique et de menacer la paix ». Le Phare poursuit en évoquant les pratiques de l’ère Mobutu qui semblent de retour :
« Ce cas de figure a été déjà vu dans les années 90, lorsque le président Mobutu, sous pression populaire, se refusait d’organiser des institutions politiques ou de quitter le pouvoir, et nommait des personnes débauchées des alentours d’Etienne Tshisekedi, afin de régner par défi. La même situation constitue aujourd’hui encore la rude épreuve que l’opposition politique doit résoudre. Du sens de
responsabilité, de sagesse, d’imagination et d’abnégation des dirigeants de l’opposition, dépendra l’édification de la démocratie et de l’état de droit en RDC. »
Plus de souveraineté en RDC !
« Une souveraineté inexistante », en réalité, c’est que note aussi le média kinois La Tempête des tropiques pour qui Joseph Kabila a commis « deux péchés » qui plongent la RDC dans l’impasse. Kabila a eu tort, selon le média, de se détourner des puissances occidentales qui l’ont porté au pouvoir en 2001 et l’ont consolidé en 2006, « au détriment de Jean-Pierre Bemba ». Aussi, d’avoir « négligé le social de la population avec des salaires de misère et un taux très élevé de chômage des jeunes. »
Le résultat est la crise actuelle, estime La Tempête des Tropisues : « C’est ainsi que le chef de l’État a ouvert deux fronts contre lui, sans peut être le vouloir ni le savoir : d’un côté les puissances occidentales et de l’autre la majeure partie de la population qui croupit dans la misère. »
C’est donc une crise multiforme qui couve dans le pays. En attendant de voir son issue, la journaliste belge Colette Braeckman conseille qu’il vaut mieux « retenir son souffle… et sa voix… ». Car en RDC, on n’accepte plus la critique.
congolais que je suis vraiment nous sommes très désolés d’avoir choisi kabila comme président dans ce pays car le régime actuel est rempli que des criminels et personne d’entre eux peut critiquer le régime de mobutu
On pourrait aussi publier des rubriques d’articles qui encouragent cette mesure; exemple: L’Avenir…