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Kinshasa : l’attente de l’arrêt de la justice sur la présidentielle du 30 décembre 2018

Alors que la décision juridique la plus attendue de l’année 2019 pourrait être rendue ce vendredi 18 janvier, les Kinois vivent différemment cette  attente. La plupart de ceux que j’ai rencontrés se disent soulagés que les trois scrutins se soient globalement passé dans le calme. Et peu regrettent l’échec de Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin de Kabila.

Le quartier Gramalic, dans la commune de Ngaliema, est un coin chaud où bars et terrasses longent des rues. Pendant qu’un DJ diffuse une musique tapageuse, je m’assois au comptoir d’un débit de boisson. Une fois ma commande passée, je demande au serveur comment il trouvait « le climat des affaires » ces derniers temps. Sa réponse a été on ne peut plus clair : « les choses vont bien. Il y a de la clientèle et je ne demande pas mieux. »

Parlant de la clientèle, j’ai vu des jeunes gens assis autour des tables remplies de bouteilles de bière et d’amuse-gueules. Ils ne me donnaient pas l’impression d’être préoccupés par la situation politique actuelle. Néanmoins je n’ai pas voulu me contenter de l’ambiance de ce coin pour mesurer à quel point les habitués des journées et soirées alcoolisées sont confiants quant à la suite des évènements.

L’essentiel c’est qu’un opposant soit sorti vainqueur

20 mètres plus loin, je tombe sur Monsieur Eddy, attablé à une terrasse. « Depuis la proclamation des résultats provisoires des élections, je sens que la vie est redevenue normale. » me dit-il. De son point de vue, l’échec de Shadary a rassuré tout le monde. Et pardessus tout la victoire d’un opposant, peu importe son identité, est un autre motif de joie.

C’est donc un homme plutôt satisfait pour le moment qui s’est confié à moi. Ses sentiments sont partagés par les 4 personnes avec qui j’ai partagé un taxi 2 heures plus tard.

« Ceux qui ont appelé à des troubles à l’issue des élections doivent se repentir.» déclare alors le chauffeur ; avant de poursuivre : « La guerre n’est jamais une chose à souhaiter. En 2007, on a vécu des affrontements entre les hommes de Kabila et Bemba en plein Kinshasa et ce fut désastreux. »

C’est alors qu’une cliente raconte combien cet épisode de 2007 a l’a poussée à quitter le quartier huppé de Gombe pour aller résider dans la banlieue.

J’en ai conclu que la préservation de la paix est largement soutenue par les Kinois.

La traditionnelle morosité du mois de janvier épinglée

Néanmoins tout le monde ne peut pas dire que la crise politique n’a pas d’influence négative sur les affaires. Certains tenanciers de bars m’ont dit que ce n’était plus l’affluence des grands jours dans leurs boutiques. « Ça marche plutôt bien, mais on voudrait mieux » m’a confié l’un d’eux.

Les conducteurs de motos sont eux aussi concernés par cette faible morosité. Mais Papy, 2 ans dans le métier, préfère mettre ça sur le compte des difficultés liées aux particularités du mois de janvier. « Certes je ne réalise pas les recettes auxquelles je m’attend. Mais il faut comprendre que le mois de janvier se distingue par le nombre élevé des journées fériées ce qui n’est pas bon pour les affaires. Je pense que ça ira mieux en février ».

C’est après cette série de discussions que je me suis proposé de faire une ronde des coins chauds de la capitale congolaise.

De la commune de Bandal et ses parties animées comme Tshibangu et Kibondo, je me rends au quartier Bon marché, puis à la place Victoire. Je tombe sur des personnes qui se livrent à la fête comme si la vie allait s’arrêter dans les minutes suivantes. Voilà la ville de Kinshasa que j’aime.

 

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