L’angoisse et la peur gagnent les Mbujimayens chaque jour davantage par rapport à la date du 19 décembre comme si la fin du monde approchait. Les folles rumeurs alimentent toutes les conversations.
La date du 19 a même fait oublier que noël et Saint Sylvestre arrivaient aussi. On parle du 19 partout : à l’école, à l’église, au marché, dans les hôpitaux, aux champs… Même mon chat semble inquiet ! Personne ne sait ce qui va se passer. C’est un saut dans l’inconnu.
Les marchés d’aliments sont inhabituellement achalandés
A Mbujimayi, l’heure est à faire des provisions. On achète la farine de maïs, les poissons fumés, le bois de chauffe… Pas pour consommer aujourd’hui ou demain, mais bien pour conserver. Tant pis pour ceux qui n’ont pas les moyens. Nombreux sont ceux qui cherchent à dissimuler même leurs avoirs. Les téléphones explosent d’appels des proches qui ont besoin d’une aide financière. Les parents donnent des consignes de sécurité à leurs enfants vivant dans une autre province.
Dans les grandes boutiques, il ne reste plus que des échantillons de marchandises. Le gros des stocks a été mis à l’abri. On ne sait pas où. On écoute religieusement la radio pour entendre où l’apocalypse va commencer. Les expatriés qui ont investi chez-nous sont particulièrement inquiets. Leurs commerces courent des risques.
Limitation des libertés publiques à Mbujimayi
Les autorités elles-mêmes contribuent à raviver la tension. Le dernier conseil de sécurité à Mbujimayi a pris les mesures ci-après :
- Couvre-feu de 20h00 à 6 h00.
- Interdiction des manifestations publiques.
- Interdiction de toute émission de débat politique à la radio comme à la télévision.
- Interdiction de porter tout vêtement de couleur rouge en référence au carton rouge promis à Kabila par le Rassemblement de l’opposition.
Tous les regards sont tournés vers la médiation de la CENCO pour amener Kabila à trouver un accord avec le Rassemblement de l’opposition. C’est l’unique espoir pour faire baisser la tension.