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L’alcool traditionnel préféré à la bière blonde à Mbujimayi

C’est un fait tout à fait nouveau à Mbujimayi. Les points de vente d’alcool traditionnel se sont multipliés et attirent l’attention de tous. Il suffit de faire un tour dans les quartiers des cinq communes de la ville pour se rendre compte de l’ampleur du phénomène.

Dans le temps, il était très difficile de savoir où se vendait l’alcool indigène dans nos quartiers. La préparation, la vente et la consommation faisaient l’objet d’une réglementation sévère de l’État. Mais depuis quelques temps, il n’y a plus de contrôle dans ce secteur. Les choses sont allées de mal en pis. Conséquences : la prolifération non seulement des lieux de préparation, mais aussi des points de vente et de consommation de cet alcool.

Ces endroits réunissent beaucoup de monde à longueur de journées. Des personnes de tout âge, hommes et femmes. Le problème est que pendant que ces nouveaux lieux de divertissement grouillent de monde, les terrasses et autres Nganda classiques se vident de leurs clients.

La cherté de la vie à Mbujimayi  

Parmi les raisons qui peuvent expliquer la préférence pour l’alcool indigène, c’est entre autres son coût moins cher. La conjoncture économique du moment à Mbujimayi a sensiblement effrité le pouvoir d’achat de la population. Nombre d’amoureux de la bière blonde ne peuvent plus se la payer. En effet, une bouteille de bière coûte 2 000 francs congolais soit à peu près 1,5 $. Les gens se rabattent donc sur la boisson traditionnelle dont la bouteille se négocie entre 500 et 1 000 FC soit moins d’un dollar.

Ensuite, l’alcool indigène est produit en très grande quantité. La ville de Mbujimayi en est ravitaillée presque tous les jours à partir du territoire de Ngandajika dans la province de Lomami. Cette partie du pays autrefois grenier agricole risque de devenir une usine de fabrication d’alcool indigène avec toutes les conséquences qui en découlent. Déjà, cette année, ce territoire a frôlé une crise alimentaire, après que d’importantes quantités de maïs et de manioc aient été affectées à la brasserie d’alcool.

Alcool indigène, un aphrodisiaque ?

Beaucoup de consommateurs croient en des vertus thérapeutiques de l’alcool traditionnel. Chacun y va de son commentaire pour montrer combien cette substance améliore les performances sexuelles chez les hommes notamment. À ma connaissance, aucune étude scientifique ne l’a démontré jusqu’à présent. Pourtant, c’est ce que beaucoup de jeunes croient à Mbujimayi.

Autre croyance populaire : la plupart des chercheurs artisanaux de diamants à Mbujimayi sont convaincus que l’alcool traditionnel guérit les infections. Habitués à vivre en brousse et à boire l’eau non potable, les creuseurs de diamant disent recourir à l’alcool indigène à forte dose, pour se prémunir contre toutes les maladies d’origine hydrique.

Les amoureux d’alcool indigène oublient ou ignorent les effets néfastes de ce celui-ci dans leurs corps. Une sensibilisation de grande envergure devrait être menée auprès de cette catégorie de la population pour lui montrer les dangers qui la guettent en consommant cet alcool souvent frelaté. L’État doit renforcer sa réglementation dans ce domaine en vue d’assurer la protection de la population.

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