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Le calvaire des locataires congolais

La loi sur les baux à loyer, votée au parlement en 2015, est restée lettre morte. Et c’est cela le problème en RDC. Le Parlement vote une loi, le chef de l’État la promulgue, puis on la met au tiroir, c’est tout. Aucun suivi. La crise du logement est un véritable cauchemar au Congo.

Les propriétaires des maisons d’habitation se comportent en seigneurs de guerre vis-à-vis de leurs locataires. Ils font régner l’anarchie. Les locataires sont quotidiennement harcelés, rançonnés et humiliés. Ils n’ont pas d’autres choix que de subir.

Albert est un locataire à Mbuji-Mayi : « Mon bailleur est très cupide. Il m’a demandé trente-six mois de garantie locative, alors que la loi n’exige que trois mois. Nous sommes deux locataires dans sa parcelle. Chaque fois qu’il s’enivre, il vient nous insulter. Il augmente le prix du loyer chaque mois. »

« Ou tu acceptes de coucher avec moi ou bien je te dégage de ma maison »

Le témoignage de cette jeune femme de 32 ans travaillant dans la fonction publique est révoltant : « J’accusais deux mois d’arriérés de salaires et je n’ai pas pu payer mon loyer du mois de mars. Mon bailleur me dit : ‘’Ou tu acceptes de coucher avec moi en compensation, ou bien je te dégage de ma maison.’’ ‘Évidemment j’ai refusé de coucher avec lui. Très en colère, il m’a fait déguerpir sans préavis en pleine journée. Lui-même se chargeant de jeter mes effets dans la rue. Depuis, je vis dans la famille d’une amie. »

Au vu de la gravité de la situation des locataires congolais, la solution est simple : l’État congolais doit faire appliquer la loi sur les baux à loyer. Il doit aussi entreprendre la construction de logements sociaux dans les centres urbains. Dans une ville comme Kinshasa, le ministère de l’urbanisme et de l’habitat recommande la construction d’au moins 500 000 habitations pour loger sa population les dix prochaines années. Pour l’instant, ce n’est encore qu’un projet.

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