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Les autorités complices de la situation à Beni

Personnellement, je trouve cette prise de position infondée. J’estime que, même si cela est constitutionnel comme le souligne Aubin Minaku, le président de l’Assemblée nationale, il ne s’agit pourtant pas d’une question de secret-défense. Les massacres à répétition pour lesquels la population veut des réponses poussent au débat public. Refuser ce débat en direct sur la télévision nationale est un déni du droit à la vérité et à l’information. Il est clair qu’on cherche à nous cacher des choses.

Béni est toujours seul 

Toute la lumière doit être faite sur ces tueries sauvages, perpétrées depuis deux ans sous le regard impuissant du gouvernement. Ce gouvernement observe, en plus, un farouche mutisme qui se répercute sur les médias officiels qu’il contrôle. Peut-on parler de politique du silence ou de conspiration du silence ?

Le résultat de ce silence d’Etat est tel que beaucoup de mes compatriotes ne savent pas ce qui se passe à Beni. Ceux qui doivent apporter des explications se cachent derrière des notions de droits, comme le huis-clos décrété au cours d’une séance plénière parlementaire. Huis-clos, silence et inaction du gouvernement, c’est pareil. Béni est toujours seul !

Je comprends pourquoi le docteur Denis Mukwege, le célèbre chirurgien qui soigne les femmes au Nord-Kivu, fait peur. Il n’est ni inactif, ni silencieux. De plus, il ne respecte aucun huis-clos quand il doit défendre les victimes des violences sexuelles. Il dénonce les crimes et l’impunité.

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