Depuis des millénaires, les peuples autochtones vivent en étroite harmonie avec leur environnement naturel. Leurs savoirs traditionnels issus d’une observation fine et d’une transmission orale continue, constituent une source précieuse pour la préservation de la biodiversité mondiale. À l’heure où les écosystèmes sont de plus en plus menacés, reconnaître et valoriser ces connaissances est devenu un enjeu majeur.
Des savoirs ancrés dans l’expérience
Les savoirs traditionnels autochtones englobent :
- La connaissance des cycles naturels, des espèces locales, et de leurs interactions.
- Des pratiques agricoles durables (comme l’agroforesterie, la rotation des cultures, et la culture sur brûlis contrôlé).
- La gestion coutumière des ressources (pêche, chasse, cueillette) avec des règles de prélèvement responsables pour éviter l’épuisement des espèces.
- L’utilisation médicinale des plantes, basée sur des connaissances souvent très spécifiques des propriétés botaniques.
Ces pratiques ont permis de maintenir la fertilité des sols, la diversité des espèces et l’équilibre des écosystèmes sur de vastes territoires.
Une contribution vitale à la conservation moderne
Aujourd’hui, la science reconnaît de plus en plus l’importance des savoirs autochtones :
- De nombreux programmes de conservation intègrent les communautés autochtones dans la gestion des parcs naturels et des aires protégées.
- Les stratégies de lutte contre le changement climatique s’appuient sur les pratiques traditionnelles de gestion forestière et de préservation des terres.
- Les savoirs autochtones sont également essentiels dans la recherche pharmaceutique, notamment pour découvrir de nouveaux principes actifs.
Les Nations Unies, par le biais de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), reconnaissent officiellement l’importance de protéger les savoirs traditionnels liés à la biodiversité.
Préserver les savoirs, préserver la vie
Cependant, ces savoirs sont en danger :
- La perte des terres ancestrales prive les peuples autochtones de leur lien avec la nature.
- La disparition des langues autochtones entraîne l’effacement progressif de tout un patrimoine immatériel.
- Les exploitations industrielles et l’acculturation moderne menacent les modes de vie traditionnels.
La protection des savoirs autochtones passe donc par :
- La sécurisation des droits fonciers des peuples autochtones.
- La reconnaissance légale de leurs savoirs et leur protection contre l’appropriation illégitime (biopiraterie).
- Le respect du consentement libre, préalable et éclairé avant toute utilisation de ces connaissances.