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L’Est, otage de la violence

Dans l’Est de la RDC, la violence est si récurrente, depuis des années, que le regard des médias semble à peine s’y attarder, davantage à l’affût d’une petite phrase politicienne prononcée à l’Ouest. Dans l’Est de la RDC, la violence est si crue, depuis des années, qu’on s’habitue à la litanie des crimes les plus atroces. Le 24 août dernier, deux personnes ont été lynchées puis brûlées à Butembo 

« 700 personnes massacrées en moins de deux ans » 

Dans l’Est de la RDC, la violence est si banale depuis des années, que la froidure des statistiques semble avoir couvert de son voile aseptisé une crise profonde. Dans le seul territoire de Beni, près de Butembo, plus de 700 personnes auraient été massacrées en moins de deux ans, selon l’ONU, sur fond d’affrontements entre communautés nande et hutu. Ce cycle de violence est d’autant plus difficile à rompre que les causes en sont multiples, autant que les mouvements rebelles sont nombreux, et parfois imbriqués dans des intérêts transnationaux. Et les criminels indiquent toujours n’agir que comme anciennes victimes. Les deux personnes tuées par la population de Butembo étaient soupçonnées de vouloir rejoindre les auteurs d’une série de massacres dans la région de Beni. 

Un sac de nœuds 

Depuis octobre 2014, ce territoire est le théâtre d’une série de massacres largement imputés aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF). Plus au sud, interviennent des rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), essentiellement basés au Nord et au Sud-Kivu et régulièrement accusés de commettre des atrocités contre les civils. Un sac de nœuds difficile à assainir. En attendant, ce sont les populations qui sont prises en otage. A Butembo, pendant de longues heures, des jeunes avaient barricadé les principales artères de la ville. Des manifestants que le maire, Sikuli Uvasaka Makala, invite « à bannir la justice populaire », affirmant que ce sont des innocents qui sont victimes des lynchages. Un couvre-feu a été décrété à Beni et Butembo.

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