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La loi électorale expliquée en trois points

Seuil de représentativité, machine à voter, hausse de caution… Nombreux sont ceux qui ne comprennent pas clairement les amendements de la loi électorale… Soit c’est trop technique pour nous, soit c’est volontairement fait pour nous embrouiller. Dans tous les cas, puisque les députés ont voté et si les sénateurs décident eux aussi de nous faire boire cette bière qui est déjà tirée, on la boira, de gré ou de force, au nom de la démocratie. Essayons donc de comprendre les trois amendements qui fâchent.

Le seuil de représentativité

« Seuil de représentativité » veut tout simplement dire, le pourcentage à partir duquel un parti doit être représenté au Parlement. Après le vote à l’Assemblée, il est désormais fixé à 1% pour les législatives, 3% pour les provinciales et 10% pour les municipales et les locales. Avec ce seuil de 1% pour les législatives, les partis politiques « alimentaires » c’est-à-dire, ces petits partis créés pour la plupart, dans le seul but d’augmenter le nombre de voix lors des élections précédentes, mais qui aujourd’hui deviennent trop gênants, seront effacés de la carte politique. Donc, c’est un boulevard tout tracé pour les gros partis politiques, dont le PPRD. 1% peut vous sembler trop petit, mais avec plus de 700 formations politiques en RDC et près de 40 millions d’électeurs attendus, obtenir ce 1% n’est pas chose facile.

Les grands partis politiques sont semblables à ces personnes obèses qui prennent toutes les places dans un taxi au point d’étouffer les autres qui n’ont plus que deux choix : descendre ou mourir d’asphyxie. C’est cela qu’on appelle la mort programmée des petits partis politiques.

La machine à voter

Ma mère ne sait qu’appuyer « yes » pour décrocher et « off » pour raccrocher sur son téléphone… Le reste c’est du charabia pour elle. Comme elle, des millions d’autres Congolais ne maîtrisent rien de l’informatique. Cette nouvelle loi électorale les contraint à voter via une machine informatique sans nom qu’on appelle juste « la machine à voter ». Comment y parviendront-ils sans se tromper ?

Et pourtant, c’est simple ! C’est comme avec les applications de nos smartphones, tout se fait avec son doigt. Passer une commande, envoyer des messages, choisir une destination… Et aujourd’hui voter ses représentants. Les élections n’ont jamais été aussi cool ! Aussi géniales ! Seulement voilà, comme avec les applis mobiles, tu peux savoir comment utiliser, manipuler ou voter, mais tu ne sauras jamais comment sont gérées tes données par les opérateurs en coulisses. Ça, c’est réservé aux techniciens ! Contente-toi de voter et laisse la machine gérer le reste.

Pour rappel, lors d’une démonstration au Palais du peuple, le vendredi 1e décembre, il s’est avéré que la machine à voter a cessé de fonctionner pendant un bon bout de temps. Si cela peut se produire au Parlement, comment cela pourrait-il fonctionner à  Kasongo Lunda, à Walikale ou à  Mwene-Ditu ?

La hausse de caution

Lors des élections précédentes, la caution pour pouvoir présenter une liste électorale aux élections législatives étaient de 500 dollars. Aujourd’hui, avec cette révision de la loi électorale, la caution passe à 1000 dollars par siège. Peut-être cette hausse s’inscrit, elle aussi, dans le cadre de la crise économique qui secoue le pays, qui sait ! Hausse d’internet, des denrées alimentaires et des biens de première nécessité… Quoi de plus normal qu’en politique le prix augmente aussi ! Beaucoup de Congolais intelligents et aptes pour gérer les affaires publiques seront malheureusement absents des élections malgré leur désire de postuler, juste à cause de la caution devenue trop élevée.

Ainsi, le sort du pays est à présent entre les mains des sénateurs. Laisseront-ils passer cette loi ?

 


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