Au chef-lieu du Kasaï-Oriental, opposition comme majorité sont déjà en campagne électorale ! Nul ne veut attendre la période officielle prévue par la Céni. Plus grave, les candidats se livrent à n’importe quel spectacle pour se faire remarquer. Ils promettent même la vie éternelle ! Et la jeunesse fait l’objet de toutes les sollicitations.
Un politicien peut ne pas retourner dans sa circonscription électorale pendant 5 ans, mais tôt ou tard, l’heure des élections va le contraindre à revenir. Et c’est ce qui arrive actuellement à Mbujimayi. Des députés que l’on n’a pas vus depuis 2011 sont de retour. On ne peut plus compter le nombre de rotations d’avion. Ils viennent tout souriants pour courtiser de nouveau leur électorat, et surtout promettent monts et merveilles aux jeunes.
Roger Lumbala par exemple déclarait récemment être venu avec une délégation d’investisseurs chinois pour la construction d’une cimenterie en territoire de Katanda. Et avec ça, il a annoncé la création de 15 000 emplois avant la fin de l’année 2018 ! 15 000 emplois ! Et pourquoi seulement aujourd’hui ? Et les jeunes avalent tout ça ! En plus, il parlait au nom du Premier ministre Bruno Tshibala, alors qu’il n’est ni membre du gouvernement, ni son conseiller officiel.
Le temps des distributions et des promesses
L’heure de la distribution de t-shirts et de casquettes à l’effigie des candidats a sonné. Conférence de presse par-ci, réunion avec les jeunes par-là, émissions radio et télé sponsorisées… Des billets verts circulent un peu plus que d’habitude ces derniers temps à Mbujimayi. En période électorale, les candidats sont si gentils et généreux ! Et les jeunes se font toujours prendre aux pièges des promesses électorales. Certains candidats offrent mêmes des bourses d’études…
Pas plus tard qu’il y a quelques semaines à Mbujimayi, on a vu un candidat, à bord de sa voiture, en train de larguer des fournitures scolaires sur son passage : cahiers, stylos, etc. Les enfants et les jeunes ramassaient en suivant le véhicule, ce qui s’est terminé par des bagarres. Je crois qu’un tel comportement pour un député, c’est se moquer de la population pauvre.
Si les jeunes tiraient les leçons des élections de 2006 et 2011, ils seraient un peu plus vigilants aujourd’hui. On leur fait toujours les mêmes promesses : emplois, eau, électricité, bourses… En retour, ils chantent à longueur de journées autour des résidences des politiciens et aux sièges des partis politiques pour recevoir 500 ou 1000 francs congolais. De quoi se demander si les jeunes devront indéfiniment rester si clochardisés. Ne méritent-ils pas mieux que d’être des marchepieds électoraux des politiciens ?
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