On aura tout vu sur les médias pendant les dernières élections à Mbujimayi. Au lieu d’être des médias d’information et de promotion de la cohabitation pacifique, quelques radios de Mbujimayi se sont laissées instrumentaliser par des politiciens. Des journalistes et des non-journalistes ont pris d’assaut les micros, incitant ouvertement à la violence, la haine tribale, l’outrage aux autorités…
J’entendais parler de la Radio mille colline, et j’ai bien eu peur que deux radiotélévisions de Mbujimayi n’y ressemblent ! Car elles ont excellé dans les dérapages avant, pendant et après les élections. Les deux médias sont : la Radio télé océan pacifique (RTOP) du gouverneur sortant Alphonse Ngoyi Kasanji ; et la Radio télé debout Kasaï (RTDK) de l’opposant ADC Auguy Ilunga. Ce n’était pas des délits de presse mais des crimes de presse.
L’éthique et la déontologie comme marchepied
Depuis le 22 novembre 2018, jour du lancement de la campagne électorale, les promoteurs de ces deux organes de presse et leurs soi-disant journalistes sont entrés en véritable guerre par médias interposés. Quolibets, moqueries, injures, attaques personnelles, menaces, provocations, appel à la haine… tout passait en boucle sur ces deux médias, en violation grave du code d’éthique et de déontologie du journaliste. Et cela, sous l’œil impuissant – peut-être même complice – des directeurs des programmes. C’était une véritable récréation !
Les organes et structures de régulation et d’autorégulation des médias dont l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), l’Observatoire des médias congolais (Omec) et le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) n’ont pas joué pleinement leur rôle en amont pour prévenir ces dérapages. Ils sont intervenus en retard et avec beaucoup de complaisances alors que les dégâts causés par ces médias étaient irréparables.
Violences entre sympathisants des politiciens
Tous ces propos de violence et d’incitation à la haine par voie de presse, ont eu pour conséquences des affrontements et des bagarres rangées entre sympathisants des deux camps. Coups et blessures, destruction méchante des biens, édifices publics et résidences, fractures et autres ont été enregistrés. A cela s’ajoutent des cas des personnes brulées vives à l’aide de l’essence. Il faut également signaler quelques cas des personnes ayant changé de quartiers ou quitté la province pour fuir les représailles.
Même après la publication des résultats des élections par la Céni et la Cour constitutionnelle. Ces deux médias ont continué leur sale besogne.
Sur RTDK par exemple, un monsieur dénommé « communicateur » s’illustre par un langage grossier et injurieux sur l’antenne. Il est membre du regroupement politique du promoteur de la radio. Ses nombreuses émissions sont diffusées chaque jour de 22h à 24h et de 05h à 07h. Au nom de la « démocratie », il s’attaque aux autorités, défie les services de l’Etat… Désormais, c’est lui qui fixe le taux du dollar à la radio, les prix des produits alimentaires, manufacturiers… Plus grave, le fameux communicateur incite la population à l’incivisme fiscal et à la désobéissance. Il a été finalement suspendu et interdit de passer sur les médias parce que c’était déjà trop.
Non ! Les médias n’ont pas vocation à servir des agendas politiques.
Très trop grave! Ces médias ressemblant aux cabines publiques