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« Mon problème, c’est ton problème »

Pourquoi avoir lancé cette campagne ?

Fidèle : Il s’agit de sensibiliser les policiers et les militaires afin qu’ils ne cèdent pas à la violence quand la population demandera l’application de l’alinéa 1er de la Constitution : « La RDC est un état de droit, indépendant, souverain, uni et indivisible, social, démocratique et laïc ». Nous voulons leur faire comprendre que nos problèmes sont aussi les leurs.

Et quels sont ces problèmes ?

Fidèle : Ils sont nombreux ! La vie sociale est au rabais en RDC. L’insécurité, le chômage chez les jeunes, les salaires impayés, le manque d’infrastructures, les parents qui payent les enseignants font partie des problèmes que nous rencontrons.

D’où est venue l’idée de créer cette campagne ?

Fidèle : Nous sommes partis de nos expériences passées. Souvent, nos manifestations pacifiques sont perturbées par la police. Cette fois, en prélude des actions que nous allons mener pour que la Constitution et la démocratie soient respectées, nous avons décidé de commencer par sensibiliser les policiers et les militaires.

Quelle est votre stratégie ?

Fidèle : Nous allons à leur rencontre, sur les routes, dans les bureaux, dans les bus, à leur domicile et par téléphone. Nous les saluons, puis nous les sensibilisons. S’ils sont d’accord, nous les prenons en photo. L’image témoignera ensuite que ces hommes se sont engagés à ne pas tirer sur une population civile pacifique. Nous sensibilisons une, deux ou trois personnes à la fois, rarement plus, car nous n’avons pas la prérogative de réunir les hommes sous le drapeau, sinon on peut nous accuser d’autres choses… Un ordre mal donné ne mérite pas d’être exécuté. Ils doivent garder ça en tête quand on leur demandera de tirer sur la population.

Le Front Citoyen 2016 prépare-t-il des troubles au Sud-Kivu ?

Fidèle : Pas de trouble ! Nos actions sont toujours pacifiques et respectueuses de la Constitution. Lorsqu’on revendique l’application d’un des articles de la Constitution, on ne peut pas parler de « troubles ». Si les gens qui sont au pouvoir ne veulent pas partir après leur mandat alors que la Constitution l’exige, nous mettrons tout en œuvre pour que celle-ci soit respectée.

Quand mènerez-vous vos actions ?

Fidèle : C’est pour bientôt. L’actuel président de la République est encore dans le délai constitutionnel. A partir du 19 décembre 2016, s’il s’accroche au pouvoir, nous nous réserverons le droit de lui demander de laisser le fauteuil de la présidence.

Quelles sont les chances de réussite de cette campagne ?

Fidèle : Nous pensons que la campagne sera suivie. La population en a marre ! Depuis que nous l’avons lancée, nous avons déjà reçu beaucoup de soutiens, preuve que ce sera une réussite. Pour l’instant les retours sont très bons. Nous poursuivrons cette campagne et elle sera relayée dans tous les coins du Sud-Kivu et dans toute la RDC.

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