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Ne Mwanda Nsemi : les autorités plaident la folie

Est-il saint d’esprit, le leader fanfaron de la secte politico-religieuse Bundu Dia Kongo ? Le  Centre neuro psycho pathologique de Kinshasa a été invité à se prononcer…

Politiciens mystiques ou mystiques politiciens ? Faites vos jeux, rien ne va plus. Des politiciens devenus mystiques, l’histoire de l’Afrique en regorge, comme Jean-Bedel Bokassa qui s’autoproclama « 13e apôtre de Jésus-Christ ». Le Congolais Ne Mwanda Nsemi, lui, serait plutôt de la trempe des mystiques entrés en politique. Avec son mouvement politico-religieux Bundu dia Kongo (BDK), le gourou a même inventé le concept de secte-parti, obtenant la validation législative qui manque à la LRA sectaire de l’Ougandais Joseph Kony.

Ne Mwanda Nsemi, chef de l’Etat autoproclamé

C’est sans doute le mandat de député qui donna des ailes à Ne Mwanda Nsemi et l’incita à d’autres altitudes politiques, avec une candidature au poste de vice gouverneur puis l’annonce, en janvier dernier, d’un « coup d’Etat divin » l’investissant de fait à la présidence de la République. Cette prétention est peut-être la goutte d’eau qui a commencé à faire déborder, de nouveau, le vase de la patience du régime.

Jeudi dernier, sur ordre du procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe et après des semaines de violences dirigées, au Kongo-Central, contre les « non-originaires », la police a encerclé le « palais » du fantasque leader à Kinshasa. Elle a proposé des négociations menées par le gouverneur du Kongo-Central et l’ambassadeur Antoine Gondha, originaire de la province, puis a donné l’assaut dans la journée de vendredi.

Des morts et des blessés 

Un bilan des affrontements fait état de 8 morts, 35 blessés, 168 interpellations d’adeptes de la secte mystico-identitaire et quelques pillages attribués aux forces de l’ordre par l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho). Arrêté, Ne Mwanda Nsemi aurait lui-même été légèrement blessé à la tête. Après quelques soins, il a été inculpé de rébellion, incitation à la haine tribale et atteinte à la sûreté de l’Etat, non sans un passage énigmatique au Centre neuro psycho pathologique (CNPP) de Kinshasa qui devait diagnostiquer d’éventuels problèmes mentaux.

« Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage », suggèrent les partisans du leader de Bundu Dia Kongo. Ils refusent d’imaginer que les frasques de leur gourou puissent avoir des origines pathologiques.

Même dispersés, les adeptes du gourou se déclarent prêts à aller au bout de leurs revendications. Un jusqu’auboutisme qui inquiète même ceux qui comprennent le régionalisme du mouvement. Les combats entre la police congolaise et les partisans de Bundu dia Kongo ont fait plusieurs centaines de morts entre 2007 et et 2017, violences qui avaient conduit, entre temps, à l’interdiction de la « secte ».

 

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