Insatiable, la majorité proche de Kabila ne cesse de croître au Parlement congolais. L’invalidation des mandats d’une vingtaine de députés lui profite largement…
Le trompe-l’œil de la victoire d’une certaine opposition à l’élection présidentielle avait laissé entrevoir une alternance. Les résultats des législatives et la complicité formelle de Félix Tshisekedi et Joseph Kabila ont douché les espoirs d’une RDC nouvelle. Comme pour remuer le couteau dans la plaie, et alors même que l’exécutif tarde à se mettre en branle, la Cour constitutionnelle congolaise vient d’invalider les mandats de vingt députés, pour la plupart au bénéfice de la majorité parlementaire de l’ancien président.
Les invalidations destituent une dizaine d’élus proches de Moïse Katumbi, huit élus du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba et deux élus proches de Martin Fayulu, le candidat qui continue de clamer sa victoire à la présidentielle. Elles bénéficient au Front commun pour le Congo (FCC), la coalition politique de Kabila, en particulier à d’anciens ministres et anciens gouverneurs du précédent régime : Lumeya Dhu Maleghi (ancien ministre des Affaires foncières), Omer Egbake (ancien titulaire du portefeuille de l’Urbanisme et de l’Habitat), Marcel Ilunga Leu (ex-ministre de l’Industrie) ou encore Constant Lomata (gouverneur de la province de la Tshopo). Ces députés « rachetés » gonfleront les rangs des élus kabilistes qui dépassent déjà 60% des « honorables » de l’Assemblée nationale. Le parti du président Tshisekedi, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), aurait gagné, lui, un siège au détriment du MLC.
Les décisions de la Cour constitutionnelle congolaise étant définitifs, en matière de contentieux électoraux, plusieurs voix, comme celles de l’Association pour l’accès à la justice (Acaj), s’insurgent pour dénoncer une présumée soumission aux diktats de ceux qui tirent toujours les ficelles en RDC. L’Acaj exige le remplacement « immédiat » des juges de la Cour. Sur un millier de recours, ce sont essentiellement des correctifs favorables au FCC qui ont été publiés.
Certains « recalés » comme le député de la circonscription de Mwenga (Sud-Kivu) Jean Claude Kibala, membre du Mouvement national, soutiennent même que leur mandat a été invalidé, alors qu’aucun contentieux n’avait été signalé formellement.
De jour en jour, alors même que le président de la République élu peine à mettre en place tous les rouages d’un régime renouvelé, la balance politique entre lui et Joseph Kabila semble de plus en plus déséquilibrée. Il est où, le pouvoir ?
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