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Olenghankoy : la chèvre, le chou et la future traversée du désert

Un stratège politicien peut considérer l’isolement politique comme un gage d’originalité, lui-même source de positionnement opportun lors de prochaines échéances électorales. Pas sûr, pourtant, que ce raisonnement digne de Machiavel puisse s’appliquer à la situation actuelle de Joseph Olenghankoy. Si ce dernier ne semble plus vraiment adhérent de l’opposition, peu le considèrent comme un membre de la majorité. Pas même lui…

Si Olenghankoy donne l’impression d’être assis entre deux chaises, il sait qu’il le doit à son acceptation, en juillet dernier, du poste de patron du Conseil national de suivi de l’accord de la Saint-Sylvestre (CNSA), charge qui était théoriquement réservée au président du Conseil des sages du Rassemblement.

Celui qui n’était que coordonnateur aile Kasa-Vubu de ce regroupement pouvait peut-être revendiquer, à l’époque, un positionnement et de l’opposition et de la majorité. Mais il paraît n’être, aujourd’hui, ni de l’opposition, ni de la majorité. Sans surprise, les adversaires radicaux de Joseph Kabila le boudent. Mais Olenghankoy ne tète pas pour autant la mamelle du pouvoir. Le président du CNSA est même en froid avec le gouvernement. Dans une récente interview donnée à un hebdomadaire panafricain, il affirmait que le Premier ministre faisait « courir de graves risques au pays ». Son aigreur était alimentée par l’attaque de son domicile, dans la nuit du 15 au 16 octobre, longue agression pendant laquelle il affirme que « les forces de l’ordre ne sont pas intervenues ».

Olenghankoy joue-t-il un double jeu ?

Qui en veut à Olenghankoy ? Ou plutôt : qui n’en veut pas à Olenghankoy ? Alors que l’accord du 31 décembre dont il doit suivre l’application prévoyait que le scrutin se tienne avant la fin de l’année 2017, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) évoque désormais 2019. Quelle part de responsabilité le CNSA assume-t-il dans ce qui ressemble à du surplace ? À l’issue d’une réunion « tripartite » CNSA-gouvernement-Céni, le 16 octobre, son président avait paraphé le communiqué final sans pourtant le signer. Ses signes ambigus d’indépendance apparaissent, aux yeux de certains, comme un double jeu.

Olenghankoy pourra-t-il ménager la chèvre de l’opposition et le chou de la majorité ? S’il coupe clairement les ponts avec le pouvoir, sans susciter les applaudissements d’une frange significative des opposants, sa carrière politique pourra-t-elle survivre ? Certains acteurs du landernau politicien sont déjà catégoriques : il ne faut même plus « parler d’Olenghankoy ».

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