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A l’ONU, le discours de Félix Tshisekedi laisse un goût d’inachevé

Pour la quatrième fois en présentiel, le chef de l’État Félix Tshisekedi a pris la parole du haut de la tribune de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Pour ce dernier grand oral de son premier mandat, le président congolais s’est montré plutôt réservé, effleurant juste les sujets sensibles de l’heure : élections et liberté d’expression. Beaucoup de Congolais sont restés sur leur soif.

Dans un discours qui a duré un peu moins de 30 minutes, Félix Tshisekedi a endossé le costume d’un panafricaniste comme il sait bien le faire, consacrant une bonne partie de son oral à faire un plaidoyer pour le continent frappé par diverses catastrophes, mais également victimes de « l’injustice » des Nations-Unies. Entre le peuple marocain qui « n’a pas encore fini de pleurer ses victimes et qui n’est pas encore guéri de ses plaies suite aux puissants tremblements de terre survenus dans la nuit de vendredi 08 au samedi 09 septembre » ou encore les Libyens qui « ne sont pas encore sortis des traumatismes des inondations », le ton de la posture panafricaniste de Félix Tshisekedi a été donné dès l’entame. La chute a été dédiée au Zimbabwe pour qui Tshisekedi a sollicité la levée des sanctions.

« Les peuples africains ne comprennent pas souvent l’attitude équivoque, la politique de deux poids deux mesures, les ambigüités et atermoiements de notre organisation, plus particulièrement de son Conseil de sécurité dans certaines crises politiques et sécuritaires graves qui sévissent en Afrique, parfois depuis plusieurs décennies », a tonné le président de la RDC.

La guerre à l’Est en vedette

Par la suite, le président s’est appesanti sur la crise dans l’est du pays et le retrait de la Monusco, convaincu que la RDC est prête à « prendre pleinement son destin en main et devenir le principal acteur de sa propre stabilité », alors que « les missions de maintien de la paix déployées sous une forme ou une autre depuis 25 ans en RDC n’ont pas réussi à faire face aux rébellions et conflits ». Ainsi, a-t-il estimé, « l’accélération du retrait de la Monusco devient une nécessité impérieuse ».

A l’épineuse question du M23, ce « groupe terroriste » que Kinshasa accuse Kigali de soutenir, le président Tshisekedi a constaté qu’il « ne respecte aucun des engagements conclus ». Pour preuve, a expliqué le chef de l’Etat, ces rebelles n’ont toujours pas quitté les positions conquises et continuent à massacrer les populations. Kinshasa semble ferme : « Un dialogue ne leur sera jamais accordé. »

Révision de la charte des Nations-Unies et les élections

Pour finir son discours, le président Tshisekedi a abordé la révision de la charte des Nations-Unies pour « s’adapter au temps présent et relever avec efficacité et responsabilité les défis d’aujourd’hui ». Le président congolais a notamment proposé l’intégration de « deux représentants du continent africain en qualité de membres permanents (du Conseil de sécurité) aux fins de consacrer un équilibre géographique juste et représentatif ».

Comme déception, un seul petit passage du discours a été consacré aux élections générales dont le président a « confirmé » la tenue à la fin de cette année pour les « institutions à mandat électif jusqu’au niveau des communes ». Tshisekedi s’est engagé à « assurer la transparence, l’inclusivité, l’égalité des chances et la crédibilité des prochains scrutins ».

Sur la question de la justice et la liberté d’expression, alors que plusieurs membres de l’opposition et même des journalistes sont derrière les barreaux, le président congolais a préféré rester silencieux. C’est sur ce point que son discours qui a laissé un goût d’inachevé.

 

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