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P.M. : Punching-ball martyrisé ?

Il devait s’y attendre. Dans le contexte tendu d’une République démocratique du Congo qui frise avec la déviation constitutionnelle, devenir le chef du gouvernement « d’union nationale » de Joseph Kabila, quand on fut conseiller spécial d’Étienne Tshisekedi, attire les foudres d’une bonne partie de la classe politique.

Pour autant, le député Samy Badibanga, nommé conformément à l’article 17 de l’accord politique issu du récent dialogue, s’attendait-il à une telle levée de boucliers ? En quelques jours seulement, le discret nouveau Premier ministre congolais semble cerné de toutes parts.

Parmi d’autres critiques, la nomination du nouveau P.M. a rapidement été qualifiée de double viol de la Constitution. Primo, un tweet de politicien de l’opposition affirme que Badibanga serait belgo-congolais, élément identitaire qui aurait dû faire constitutionnellement barrage à sa nomination, la double nationalité étant un sujet sensible qui fit même l’objet d’un moratoire, à l’époque où Vital Kamerhe était président de l’Assemblée Nationale. Autre raison pour laquelle la constitution aurait été malmenée par la nomination du nouveau P.M. : sa non-appartenance à la majorité parlementaire. Même si le dialogue récent entre le pouvoir et une frange de l’opposition a été largement médiatisé, le sénateur de l’opposition Jacques Djoli estime que le chef de l’Etat congolais aurait dû désigner préalablement un informateur devant identifier la nouvelle majorité parlementaire avant de nommer le nouveau Premier ministre, comme le stipule le texte fondamental de la République.

En dehors de cette accusation de double maltraitance de la Constitution, les critiques à l’égard de l’équipe de Samy Badibanga ne manquent pas. Voilà, par exemple, que des politiciens inspirés glosent sur la taille d’un gouvernement qui, pour les uns, devrait avoir plus de postes ministériels que celui de Matata Ponyo, ou, pour les autres, un nombre restreint de ministres propice à une esprit “commando” et à  des économies indispensables en vue des élections. Dans le Congo de 2016, on fait feu de tout bois politique…

 

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