Alors que la pandémie du Covid-19 poursuit sa progression en RDC, on voit apparaître un certain nombre d’expressions et de tournures intelligentes. Des mots qui viennent enrichir encore plus le déjà très fourni dictionnaire congolais. Découvrons ces mots tout droit sortis de l’univers virologique.
Polémique
Et dire que l’on avait souhaité l’union sacrée autour de la lutte contre la plus grave crise sanitaire mondiale jamais connue depuis un siècle. Au lieu de ça, Congolais et Congolaises se sont mis à leur sport favori : la polémique. « Chassez le naturel, il reviendra au galop », disait un sage. Faut-il aller chercher la polémique dans l’ADN de mes compatriotes pour comprendre enfin leur appétence pour les débats enflammés et sans suite ?
En tout cas, les personnes et organisations chargées de la riposte contre la pandémie doivent mesurer le degré de la polémique pour juger de l’efficacité de leurs actions. Avec le nombre de personnes guéries et l’augmentation ou la baisse des cas positifs, le niveau de la polémique permettrait de prendre bien des décisions stratégiques.
Communication
C’est quoi la communication en cette période ? Quelle orientation doit-on lui donner ? Que de questionnements auxquels tout professionnel du secteur ne se hasarderait pas à donner des réponses toute faite. Car la communication en pareille situation doit répondre à une multitude d’attentes. « Moi je veux que le ministre de la Santé nous dise régulièrement combien de personnes sont infectées », affirmerait un citoyen confiant dans les capacités des autorités à gérer la situation. Sinon, on aura affaire à des exigences aussi fermes que farfelues : « Je veux que le ministre de la Santé nous dise combien il touche dans le cadre de la lutte contre le coronavirus », « pourquoi n’a-t-on pas assez d’infos sur les officiels contaminés ? » ou encore « j’aurais aimé qu’on me montre les photos des malades de coronavirus ».
Confinement
Voilà bien un mot hors du commun parmi les Congolais habitués à vaquer à leurs occupations sans crainte : sortir tôt le matin, question d’éviter les bouchons et arriver à temps au boulot puis retourner tard à la maison, éreinté et désillusionné. M’enfin ! D’où vient que les gens se doivent désormais de rester à la maison et d’éviter toute sortie non essentielle ? Le mot « confinement » devient alors synonyme d’épouvantail pour des populations habituées à errer çà et là au grès de leurs petits boulots.
Trêve politique
Par ce temps de coronavirus, difficile pour certaines voix politiques d’être plus audibles qu’avant. Comment évoquer par ce temps-ci des revendications comme « la vérité des urnes » ou encore d’avancer ses pions dans le cadre du partage des responsabilités au sein des entreprises publiques ? Une trêve politique que tout le monde s’est imposé sans y être obligé. Mais pour combien de temps ? Sans doute jusqu’à ce que le coronavirus deviendra lui-même un enjeu politique.
Commentaire *bomaye
une crise qui dépasse nos ententes