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Polémique sur le budget 2020 de la RDC : où sont les spécialistes ?

Au cours de cette semaine, on a appris que le ministère des Finances a publié un plan de trésorerie de quelques 5,64 milliards de dollars américains. Aussitôt on a vu des sorties sur les réseaux sociaux les unes pour se moquer « des promesses non tenues de Tshisekedi », les autres pour fustiger « un gouvernement des incapables ». J’ai été frappé par le fait que dans ce débat, on n’a pas du tout entendu s’exprimer les personnes censées posséder le savoir, notamment les universitaires et les chercheurs.

Comment peut-on mener un débat de société sans qu’il y ait des voix qui font autorité et qui permettent aux uns et aux autres d’échanger sur la base d’informations vraies ? En l’occurrence pour le débat sur le budget de l’Etat congolais on aurait eu besoin que des économistes, des fiscalistes, des juristes ou encore des financiers pour émettre des avis éclairés sur le sujet. Cela aurait permis au débat de prendre de la hauteur. Hélas, les politiques ont pris le dessus.

La faute au manque de cadre de réflexion

Combien de Thinktank spécialisés avons-nous au Congo ? Combien de centres de recherches sont nés pour accompagner la société dans sa marche ? Le drame pour notre pays est celui du manque ou de la carence de toutes ces petites institutions qui auraient pour mission de prendre à bras le corps tout sujet de débat pour l’orienter et empêcher les politiques et autres leaders d’opinion de l’accaparer.

Les avis des leaders politiques sur une question cruciale comme celle du budget de l’Etat congolais n’ont pas permis au citoyen de se faire une opinion juste. Au contraire, ils ont renforcé ses frustrations, ses confusions et ses besoins d’informations vraies. Les avis des personnes qui ont fait de l’économie leur domaine d’études et de recherches auraient été d’un grand apport.

Nécessité d’une grande révolte des intellectuels

Je ne suis sans doute pas le premier à penser que les intellectuels et les chercheurs ont besoin de revendiquer la place qui est la leur à l’occasion de l’émergence de discussions passionnées qui touchent l’ensemble de la société. Il est temps de faire cette révolte qui consisterait à ravir aux politiques l’énorme espace de débat qu’ils ont accaparé. Bien entendu ce pays ne manque pas d’intellectuels capables de soutenir la hauteur d’un débat. La plupart des intellectuels ont décidé soit de vivre à l’étranger soit d’intégrer la sphère politique. C’est d’autant plus flagrant que nombre de Premier ministres congolais des 50 dernières années sont profs d’université.

 

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