Je n’ai jamais compris la logique qui pousse certains compatriotes à faire l’opposition pour l’opposition. Pour eux, le mot opposition veut-il dire : s’opposer à tout, même au bien ? Loin de moi l’idée de nier l’existence de la vraie opposition politique dans notre pays. Mais je suis contre les opposants alimentaires, les pêcheurs en eau trouble et les tribalistes.
À un moment j’étais farouchement contre la manière dont Etienne Tshisekedi faisait son opposition. Il semblait faire de son statut d’opposant une carrière. Pour lui, c’est comme si rien de bon ne pouvait venir de Mobutu et des deux Kabila. Hélas, je constate encore cette attitude aujourd’hui dans la classe politique congolaise et chez beaucoup de nos compatriotes. Être opposant ne signifie pas que c’est vous qui êtes parfait sur la terre. Soyons humble car nul n’est parfait.
S’opposer à tout, coûte que coûte ?
À mon avis, faire l’opposition c’est proposer une vision et des idées constructives différentes de celles de l’autre. On ne devrait pas s’opposer simplement parce que tel ou tel qui fait même du bien n’est pas de votre tribu ni de votre parti politique. C’est ce que j’appelle la sorcellerie. Le bien reste le bien même s’il est fait par le diable.
Je n’ai jamais compris pourquoi on a destitué Zoé Kabila comme gouverneur du Tanganyika, alors que selon les témoignages, il gérait bien sa province et était aimé de sa population. Très clairement, le seul objectif était d’écarter un adversaire politique gênant, tant pis s’il faisait du bien.
S’opposer sans raison à l’état de siège, à la gratuité de l’enseignement, à la réduction des prix des billets d’avion et des surgelés… pour moi c’est de la sorcellerie et non de l’opposition.
Ne vous opposez pas seulement. Que proposez-vous à la place ?
Certains commentaires que je lis sur les réseaux sociaux me poussent à me demander s’il y a encore des patriotes dans ce pays. Certains souhaitent l’échec de l’état de siège simplement parce que si les Forces armées de la RDC réussissaient à neutraliser les ADF et autres groupes armés, ce serait une victoire pour le chef de l’État Félix Tshisekedi. Et comme on doit s’opposer à toutes les initiatives de Tshisekedi, on souhaite que des viols et de massacres continuent dans l’Est afin de prouver que le président a échoué.
Ne me comprenez pas mal : je ne suis pas contre le fait de critiquer, mais plutôt contre le fait de rejeter tout en bloc, sans proposer la meilleure alternative. Finalement, j’ai compris que la poursuite des violences en Ituri et dans le Kivu arrangent les agendas de certains politiciens.