Nous voulons l’eau potable pour lutter contre Ebola. Crédit photo : Paulin Munyagala
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Les problèmes d’adduction d’eau à Goma freinent la lutte contre Ebola

Le vendredi 6 septembre 2019, quelques femmes de Goma protestaient contre le manque d’eau dans la ville. Cette action serait passée inaperçue si les manifestantes n’avaient pas fait une corrélation directe entre manque d’eau et lutte contre la maladie à virus Ebola. On ne le dira jamais assez, malgré tous les efforts des personnes et organisations impliquées dans la riposte, le combat est perdu d’avance si les moyens d’hygiène de base ne sont pas garantis.

Membres des organisations de la société civile ou des mouvements de jeunes, ces citoyennes cherchaient à interpeller les autorités au sujet du manque de l’approvisionnement en eau dans la ville. En même temps, il s’agissait pour elles de réclamer des prix bas pour une denrée si vitale.

Dans les rues de Goma. Crédit photo : Paulin Munyangala 

Avec une population estimée à plus d’un million d’habitants, la ville cuprifère a toujours eu affaire à des problèmes d’adduction d’eau potable. D’où parfois le recours à l’eau potable provenant du Rwanda comme l’attestait un article paru sur notre site en octobre dernier : «Les Congolais de Goma trouvent plus propre et potable l’eau du Rwanda. Mais un observateur penserait que cette eau du Rwanda vendue plus cher que celle de Goma serait venue d’une industrie sophistiquée. Mais non ! C’est juste de l’eau qui coule des robinets du Rwanda qu’on part récolter pour la revendre chez nous. Certains habitants que nous avons rencontrés ont dit que l’eau du Rwanda leur procurait une certaine  sécurité, et qu’elle était  préférable à celle du Congo. » 

Lecture du Mémorandum devant le gouvernorat du NordKivu. Crédit photo : Paulin Munyangala 

La disponibilité de l’eau potable est une nécessité pour l’hygiène. Sachant que sans une bonne hygiène il est difficile de  combattre l’épidémie d’Ebola. Il est donc important selon moi que la lutte contre Ebola se joue sur ce terrain. Dans un article, le blogueur Dieudonné Mango pointait du doigt le manque de dispositifs de lavage de mains dans les écoles de la ville : « J’ai visité plusieurs écoles pour voir si les mesures d’hygiène anti-Ebola sont respectées. Quelle n’a pas été ma surprise ! La plupart n’ont pas de dispositifs de lavage des mains. Elèves et enseignants viennent de la maison et passent directement dans les salles de classe sans s’être lavé les mains. Pas de prélèvements de température non plus. Ce laisser-aller est à mon avis très dangereux et peut faciliter la contamination. »

 

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