Le Parlement congolais a fait sa rentrée lundi 16 septembre 2024. Même si la session de septembre est essentiellement budgétaire, il existe des matières cruciales pouvant figurer au calendrier. C’est par exemple la dégradation de l’environnement en RDC. Je pense que nos élus ont l’occasion de se faire une bonne image dans l’opinion en s’investissant aussi dans la cause climatique.
La RDC est gravement touchée par la déforestation, la perte de biodiversité, la dégradation des sols et les impacts du changement climatique, tels que les inondations et la sécheresse. L’exploitation minière et l’agriculture non durable aggravent ces problèmes, tandis que la dépendance au bois comme source d’énergie continue de nuire à l’environnement. Malgré le potentiel énergétique renouvelable du pays et les efforts internationaux pour la conservation, il reste beaucoup à faire pour protéger les écosystèmes et renforcer la résilience des communautés locales face aux changements climatiques.
Comme on peut le constater, les défis climatiques sont nombreux et mettent en péril les équilibres socioéconomiques. L’existence d’un ministère de l’Environnement au sein du gouvernement central est un signe positif qui démontre que la question figure à l’agenda de notre pays.
Des auteurs de destruction de l’environnement toujours impunis
Néanmoins, il faut dire que la question de la préservation de l’environnement ne constitue pas encore une véritable priorité des institutions en RDC. En témoignent les nombreux scandales de pollution qui sont rapportés ici et là dans notre pays, sans que les responsabilités ne soient dégagées et que les auteurs ne soient punis.
Il y a quelques mois une enquête de Habari RDC avait permis de mettre en avant un gros problème de pollution couplé à des violations des droits de l’homme de la part des miniers au Lualaba.
Le Parlement a un rôle capital à jouer
Le Parlement congolais peut jouer un rôle central dans la lutte contre la destruction de l’environnement et le changement climatique, en RDC en adoptant des lois et en renforçant les cadres légaux existants. Voici quelques actions clés qu’il pourrait entreprendre :
1. Renforcer les lois sur l’environnement
Adopter et appliquer des lois plus strictes pour lutter contre la déforestation illégale, le braconnage, et l’exploitation non durable des ressources naturelles.
2. Réguler l’exploitation minière
Mettre en place des régulations plus sévères sur l’exploitation minière, afin de réduire la pollution, la dégradation des terres et la contamination des ressources en eau, tout en encourageant les pratiques minières responsables.
3. Promouvoir l’énergie renouvelable
Encourager l’investissement dans les énergies renouvelables, comme l’hydroélectricité, en légiférant sur des incitations pour les entreprises et en facilitant l’accès aux financements verts.
4. Soutenir l’agriculture durable
Adopter des politiques qui favorisent l’agroforesterie et les pratiques agricoles durables pour lutter contre la dégradation des sols et améliorer la sécurité alimentaire.
5. Éducation et sensibilisation
Appuyer des programmes d’éducation environnementale et de sensibilisation publique pour encourager les citoyens à adopter des pratiques respectueuses de l’environnement. Renforcer la gouvernance locale des ressources naturelles.
6. Renforcer la coopération internationale
Le Parlement devrait aussi renforcer les partenariats internationaux pour mobiliser des financements en faveur de la protection du climat et soutenir les projets de conservation à travers des programmes comme Redd+.