En RDC, de nombreuses décisions qui sont à mon avis salutaires, ont déjà été prises par le gouvernement. Seulement dans tous les cas, le plus grand handicap demeure leur mise en application. Je m’attarde ici sur trois exemples qui démontrent ce que je dis.
1. Malgré leur interdiction, les emballages plastiques sont toujours sur le marché
Retirer les sachets plastiques de la circulation était un des défis à relever pour protéger l’environnement d’une pollution grandissante dans nos villes. C’est ainsi qu’un décret interdisant l’importation, la production et même la commercialisation des emballages plastiques, a été signé. C’était en 2018, et aujourd’hui la situation est redevenue pire qu’avant. La mesure souffre d’application.
Pourtant, au Rwanda par exemple, l’expérience a accouché d’un réel succès. En sillonnant les rues de Kigali, on ne peut voir un sachet trainer par terre. Voilà qui devrait inspirer nos autorités.
3. L’exercice du petit commerce aux mains des expatriés
Trouver de l’emploi en RDC reste un casse-tête. Face à cette évidence, la loi a prévu certains mécanismes pour favoriser les nationaux. Il a été décidé que l’exercice du petit commerce soit exclusivement réservé aux Congolais, en référence à l’article 35 de la Constitution de la RDC.
Mais quelle n’est pas ma déception en faisant le tour de nos villes ! Je constate que des magasins dont les propriétaires sont des expatriés de diverses nationalités, continuent de tout vendre au détail, au mépris de la loi. Y compris un stylo de 100 francs congolais (0,060 centimes USD).
L’immixtion des étrangers dans l’exercice du petit commerce crée une concurrence déloyale qui ne profite pas à nos compatriotes. Censés vendre en gros, les expatriés écoulent leurs marchandises sans que personne ne les invite à arrêter.
4. La sous-traitance aux Congolais, encore lettre morte
Dans les industries, dans les mines notamment, c’est le même constat. Plutôt que de recourir à la sous-traitance pour plusieurs services (nettoyage, restauration, etc.), des entreprises minières à capitaux étrangers, organisent tout cela elles-mêmes. En clair, l’État congolais prend des décisions qu’il n’applique pas et ne peut faire appliquer.
L’émergence de la classe moyenne voulue par le législateur, à travers la sous-traitance, le petit commerce, etc., reste un chapelet de bonnes intentions.
On ne le dira jamais assez, l’arsenal juridique congolais est très riche, cependant il nous manque le respect des textes. Et c’est une affaire de tous, certes, mais surtout une affaire d’exemple et de leadership. Changeons.