Après une croissance remarquée ces cinq dernières années, la RDC se fait rattraper par un mal congénital qui colle à son économie : l’économie de cueillette.
Oui, l’histoire rattrape le peuple congolais, et c’est avant tout la faute des dirigeants qui ne sont pas prêts à changer leur fusil d’épaule. Alors qu’ils se croient entrés dans « l’ère de la modernité », la réalité est tout autre : la RDC baigne dans une économie de cueillette et de ramassage, comme le pratiquaient les nomades. Oui, nous sommes encore nomades, même si nous avons bâtis des maisons en matériaux durables. Nomades, du moins dans nos têtes et dans nos actes.
Notre économie est basée sur l’extraction des ressources naturelles : or, cuivre, diamant, bois, pétrole, dans une moindre mesure sur le secteur primaire. Le mot est lâché, « primaire ». Ayons le courage de l’admettre, et, n’en déplaise à ceux qui voudraient entrer dans une querelle sémantique. La réalité est bien triste pour un pays qui talonnait le Canada en 1960, à l’heure de l’indépendance et du départ du colonisateur belge.
Nous vivons de la générosité de la nature. Et nous souffrons en même temps de ses caprices et de ses limites. Hier, lors de la seconde moitié de la décennie 90, c’était la ruée vers le diamant. La RDC en vivait. Puis nous nous sommes rués sur l’or, avant d’en revenir à notre cuivre traditionnel. Pendant ce temps-là, nous exploitons le bois, en rasant nos forêts, oubliant que la destructions de nos ressources naturelles est irrémédiable.
Lorsqu’on signale du pétrole dans le parc de Virunga, nous y voilà. Sacrés nomades ! La liste est longue. Nous sommes en 2016 et aujourd’hui des pays gagnent aussi de l’argent grâce à internet et en investissant dans le secteur des services.
Il a suffi que les cours du cuivre (dont dépend l’économie nationale) s’effondrent dans le monde, pour que l’administration se paralyse et que le coût de la vie augmente ! Les ressources naturelles sont épuisables. Pourquoi ne pas s’ouvrir à d’autres opportunités ?