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RDC : recette d’une alternative efficace

Depuis un moment, des voix s’élèvent au niveau national et international demandant à Joseph Kabila de ne pas s’accrocher au pouvoir à la fin de son mandat en décembre 2016. L’opposition, les organisations de la société civile ainsi que les mouvements citoyens multiplient les initiatives pour l’en empêcher.

Un changement d’individu à la tête de l’État est possible. Mais, l’amélioration des conditions de vie du citoyen ordinaire requiert un changement de tout le système.

Dans cet article, je propose une recette pour une alternance efficace. Je suis conscient que ça prendra beaucoup de temps. Je suis surtout convaincu que si nous commençons maintenant, nous aurons la parfaite combinaison pour le Congo de nos rêves dans les cinq ou dix ans à venir.

Une nouvelle classe politique visionnaire

« Il faut prendre le meilleur et rejeter ce qui n’est pas constructif »

La classe politique influence grandement la gestion du pays. Par ce changement, je n’entends pas un sevrage brutal mais plutôt, un processus de mentorat où des jeunes ayant une vision claire pour le pays apprendront de leurs ainés plus expérimentés. Bien que tout le monde ne soit pas obligé d’être politicien pour changer ce pays, il est nécessaire que des jeunes passionnés intègrent les partis politiques et se rapprochent de leurs ainés. Il ne s’agit pas de tout gober. Il faut prendre le meilleur et rejeter ce qui n’est pas constructif. Ces jeunes doivent ensuite être une preuve qu’il est possible d’être politicien tout en restant honnête, fidèle à ses convictions et utile pour sa communauté locale. C’est une façon de construire une classe politique de visionnaires et non d’opportunistes.

Des fonctionnaires compétents et motivés

 « Cette fonction publique aux méthodes encore archaïque a besoin de sang neuf »

J’ai vu des jeunes congolais s’intéresser à la fonction publique seulement pour obtenir un numéro de matricule afin de recevoir un salaire sans travailler. Avoir cette attitude et espérer un changement est contradictoire. L’École Nationale d’Administration, l’ENA, recrute régulièrement des jeunes soucieux de contribuer au développement du pays en travaillant dans la fonction publique. J’encouragerais ceux qui sont dans cette catégorie à passer le concours et s’inscrire pour être le changement qu’ils réclament en RDC. Cette fonction publique aux méthodes encore archaïques a besoin de sang neuf, d’esprits créatifs et surtout de conscience professionnelle. Un bon président de la République avec une fonction publique obsolète ne peut qu’être inefficace.

Un appareil sécuritaire et diplomatique puissant

En RDC, il est courant d’entendre des parents lancer à leur enfant travaillant peu à l’école : « Tu devrais aller dans l’armée ou la police. »

« Une vraie alternance, c’est aussi se construire une armée que tout le monde rêvera d’intégrer »

Une vraie alternance, c’est aussi se construire une armée que tout le monde rêvera d’intégrer; pas un dépotoir des médiocres de la société. Nos militaires sont plus que motivés, ils consentent déjà à des sacrifices impossibles. Si à leur tête il y a des « leaders » au vrai sens du terme, la RDC pourrait avoir l’une des meilleures armées de l’Afrique. Ces leaders ne tombent pas du ciel. C’est aux jeunes brillants et intelligents de se faire recruter dans l’armée ainsi que dans les services de renseignement pour y apporter un nouvel élan. Ils pourront gravir progressivement les échelons, atteindre des postes à responsabilités et insuffler leur idéal à leurs troupes.

De cette façon, la RDC sera sûre de ne pas avoir de chef militaire impliqué dans le pillage des ressources naturelles, corrompus et collaborateurs des ennemi du pays. Voir un militaire sera signe de sécurité, pas de tracasserie.

La même formule s’applique dans la diplomatie. Les jeunes congolais doivent créer des liens forts avec leurs pairs africains, orientaux et occidentaux. Ce sont ces jeunes qui dirigeront le monde de demain. Se rapprocher d’eux maintenant revient à investir dans de bonnes relations diplomatiques demain. Les jeunes congolais doivent aussi se rapprocher des grandes institutions comme l’Union africaine, le Conseil de sécurité de l’ONU, la Banque mondiale, les révolutionnaires d’Amérique latine, etc…

Des entreprises et start-ups innovantes

Parler alternance revient aussi à créer des entreprises indépendantes qui donnent des solutions locales aux problèmes locaux. Ainsi, les jeunes passeront du statut de quémandeur d’emploi en force économique autonome. En ayant une main mise sur le flux monétaire, ils pourront facilement se faire écouter et propulser la voix de leur communauté.

Une société civile dynamique

« Les jeunes doivent accepter d s’impliquer activement au sein des organisations communautaires de base »

Souvent, les membres actifs de la société civile démissionnent pour des emplois plus rémunérés ou des postes prometteurs en politique. Ceci est une grande perte pour la jeunesse qui devait apprendre de leur expérience. Pour essayer de combler le vide, les jeunes doivent accepter de s’impliquer activement au sein des organisations communautaires de base. Se porter volontaire, mûrir jusqu’à obtenir des responsabilités et pourquoi pas contribuer financièrement dans la mesure du possible : voilà un autre moyen très efficace de préparer une alternative à l’actuel système politique.

Avec cette recette, la RDC est assurée d’assister à un changement drastique qui améliorera la vie des populations à tous les niveaux.

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