L’Union européenne a adopté ce lundi 12 décembre 2016 des sanctions ciblées contre certaines autorités congolaises impliquées dans la répression violente des manifestations pacifiques.
C’est la première fois que les députés européens établissent une liste de personnalités qui ont été sanctionnées. Sept personnes figurent sur cette liste. Parmi elles, le général Ilunga Kampete, commandant de la garde républicaine ; Gabriel Amisi Kumba, commandant de la première zone de défense de l’armée congolaise ; Ferdinand Ilunga Luyoyo, commandant de l’unité anti-émeute ; Célestin Kanyama, commissaire de la police nationale congolaise ; John Numbi Banza, ancien inspecteur général de la police nationale congolaise ; Roger Kibelisa, chef du département de la sécurité intérieure de l’agence nationale de renseignements et Delphin Kaimbi, chef du service du renseignement militaire. Toutes ces personnalités sont des proches du président Joseph Kabila.
Mettre fin aux violences
Dans le texte de cette résolution, les élus européens ont adopté des sanctions contre les personnes responsables des violences en République démocratique du Congo, telles que des interdictions de voyager et des gels d’avoirs. Ceci pour éviter de nouvelles violences contre le peuple congolais.
L’objectif de cette résolution est de mettre la pression sur l’exécutif européen afin qu’il prenne des décisions. La résolution vient d’être soumise au conseil des ministres des affaires étrangères européens, ce lundi 12 décembre. La RDC étant un cas sur lequel les 28 ministres des affaires étrangères européens ont déjà discuté lors de leur réunion du 17 octobre au Luxembourg. Il était question de saisir les autorités congolaises pour savoir si elles étaient prêtes à organiser les élections avant la fin de l’année 2017.
Les chancelleries occidentales sont particulièrement choquées par les tueries commises lors des manifestations du 19 et 20 septembre, causées par la répression brutale par les forces de l’ordre, alors que les manifestants voulaient marcher pour protester contre la prolongation du mandat présidentiel, au-delà de son terme légal, fixé au 19 décembre 2016 selon la Constitution congolaise.
Devoir constitutionnel
« Il est important que l’Europe donne un message clair, pour faire en sorte que les autorités congolaises n’utilisent pas la force, comme elles l’ont fait jusqu’à maintenant, pour réprimer ces différents points de vue qui s’expriment en RDC en ce qui concerne la candidature du président Kabila », avait soulignée sur RFI, la députée européenne belge, Marie Arena de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates. Marie Arena est co-rédactrice de cette résolution et avait également introduit le 7 mars 2016 ce projet de résolution au Parlement européen.
C’est un signal fort de plus pour nos autorités pour quelles prennent leurs responsabilités en main en ce qui concerne l’encadrement des manifestations du pays. C’est d’ailleurs leur devoir constitutionnel !