Souvent le débat sur la révision de la Constitution refait surface chaque fois qu’un président entre dans son deuxième et dernier mandat. Quoi qu’il en soit, on peut accepter une révision constitutionnelle, à condition qu’elle ne permette pas à Félix Tshisekedi de se représenter pour un troisième mandat. Car, au fond, c’est la question du troisième mandat qui énerve les uns et les autres.
On le dit et on le répète : la révision de la Constitution, dans son principe, n’est pas à rejeter en bloc. La question qui se pose est celle de l’option d’un troisième mandat pour le président en fonction. Dans les conditions actuelles en RDC, une révision ne peut être acceptée que si et seulement si elle exclut un troisième mandat pour Félix Tshisekedi. Car c’est ce mandat de trop qui divise. L’objectif de la révision est-il de renforcer la démocratie, ou de prolonger le pouvoir d’un individu à la tête du pays ? Voilà toute la question.
Donner des garanties à l’opposition
Les opposants ont toujours rejeté la révision constitutionnelle, craignant la déstabilisation de la démocratie, la concentration excessive du pouvoir et la pérennisation de la présidence d’une seule personne. Mais je pense que s’il y a des garanties que la révision de la Constitution se fera sans la possibilité d’un troisième mandat pour Félix Tshisekedi, certainement que ces opposants seront prêts à poser leurs valises sur la table des négociations.
D’un autre côté, la question reste également épineuse pour les partisans du président Tshisekedi. Ceux-ci soutiennent, depuis plusieurs mois, l’idée d’une révision constitutionnelle, brandissant la nécessité de faire des réformes profondes pour le pays. Mais, pourraient-ils continuer à soutenir cette révision de la Constitution si cela devait être conditionné par l’exclusion formelle d’un troisième mandat pour leur champion ? Là également c’est une question.
Une Constitution évolutive, mais respectueuse des principes démocratiques
Il est important de rappeler que la Constitution, bien qu’elle soit le fruit d’un compromis historique, n’est pas un texte immuable. Comme toute loi fondamentale, elle doit être adaptée aux réalités changeantes du pays. Certains de ses articles peuvent légitimement être révisés pour répondre aux défis actuels de la démocratie, de la gouvernance et du développement. Mais il est hors de question d’aller à une révision constitutionnelle qui met le nom du président au centre du débat. La population rejette toute possibilité de troisième mandat. Félix Tshisekedi peut-il promettre ouvertement qu’il ne s’octroiera pas un troisième mandat après la révision constitutionnelle ?
Par ailleurs, toute révision constitutionnelle doit surtout se faire dans un esprit d’inclusivité. Il faut trouver un compromis avec toutes les parties prenantes : opposition, société civile, élite, etc.