Pas de date, pas de calendrier d’élections connus même après la réunion de la tripartite Céni-Gouvernement-Conseil de suivi de la transition (CNSA). L’attente se prolonge, en République démocratique du Congo. Mais la pression monte, y compris dans la tête de Joseph Olenghankoy, le président du CNSA qui croit que le Premier ministre Tshibala se perd. Une revue de presse de Didier Makal.
Le 18 octobre, le campus de l’Université de Kinshasa (Unikin), a été paralysé par un mouvement de colère d’étudiants. Une coupure d’électricité les a envoyés dans la rue, en protestant, et scandant des slogans hostiles au gouvernement et à la Céni, rapporte le quotidien Le Phare. Il y a là un « ras-le-bol consécutif à plusieurs préoccupations académiques non résolues », note le média. L’Unikin connaît ce dernier temps, grève des professeurs, ajournement des délibérations des premières et secondes sessions pour les étudiants, ou encore, des conditions précaires de vie sur le campus.
« La rue risque certainement de tout emporter », prévient dans une interview au site Politico.cd l’ancien ministre de Joseph Kabila, Germain Kambinga, qui réitère son appel à une « table-ronde » entre pouvoir et opposition, en vue de sortir de la crise.
Confusion au sein du CNSA
Pendant ce temps-là, La Tempête des Tropique, site de Kinshasa, relève une « confusion au sein du CNSA » qui vient à peine de sortir d’une réunion avec le gouvernement et la Céni sur le processus électoral. Il note que sur le communiqué final, sanctionnant les travaux censés fixer la date des élections, puis le calendrier électoral par la Céni, Joseph Olenghankoy qui préside le CNSA, a apposé « juste une paraphe ».
« Je l’ai paraphé, mais je ne l’ai pas signé » a fait observer Joseph Olenghankoy à Jeune Afrique. Il ne serait plus d’accord avec l’orientation prise par Bruno Tshibala avec qui, pourtant, il a fait corps jusqu’ici. Ils sont tous soupçonnés de faciliter le glissement de mandat de Joseph Kabila. « Le Premier ministre fait courir de graves risques au pays », assure-t-il. Tshibala ne presserait plus assez pour obtenir des élections le plus tôt possible.
Est-ce pour l’intimider, dès lors, que des hommes armés ont attaqué le domicile d’Olenghankoy sans qu’aucune autorité à Kinshasa n’ait volé à son secours en temps utile ? Il n’est pas sans l’insinuer. D’où l’interrogation « Double jeu ou réelle crise ? » pour cet opposant qui s’est exprimé sur Cas-Info.ca.
Cas-Info note, en effet, que « les ingrédients d’une crise commencent à se multiplier dangereusement entre le président du Conseil national du suivi de l’accord, Joseph Olenga Nkoy et ses nouveaux alliés du Gouvernement. » Mais il ne perd pas de vue : « cet opposant [est] réputé pour sa versatilité ».
Respecter l’accord du 31 décembre 2016
La crise s’alourdissant ainsi, la CIRGL s’est réunie à Brazzaville, à la recherche d’une solution pour la stabilité en RDC et dans les Grands Lacs. A l’ouverture, Denis Sassou a annoncé, écrit Cas-Info, attendre la fin des « discussions en cours entre toutes les parties prenantes sur la fixation du calendrier électoral en RDC. » Dans un autre article le même média écrit : « Aucune issue n’est envisageable sans la mise en application de l’accord du 31 décembre. »