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[Revue de presse] RDC : un chaos organisé au profit du président Kabila ?

C’est un rapport de la Fédération internationale des organisations de défense des droits de l’Homme (FIDH) publié le 20 décembre, qui a encore fait parler de la RDC et de Joseph Kabila. Le rapport accuse le président et son régime d’être derrière certaines violences que connaît le pays depuis 2016, notamment dans les Kasaï. Plusieurs médias ont évoqué ce sujet.

Le Monde titre sur « Le régime Kabila organise le chaos pour ne pas préparer les élections ». Le journal cite, en fait, Paul Nsapu dans une interview. Celui-ci explique cette affirmation : « Nous parlons de ‘’chaos organisé ‘’ parce que le président Kabila et les membres de son régime ont entretenu ou créé des foyers d’insécurité dans plusieurs régions du pays : dans le bourbier de l’Ituri, à Béni, au Bas-Congo ou dans le Nord-Katanga, où les tensions entre Pygmées et Bantous continuent d’être attisées. »

Violences instrumentalisées par le régime ?

« La FIDH accuse le pouvoir d’avoir ‘’ instrumentalisé ‘’ les violences au Kasaï », écrit Radio Okapi, basée à Kinshasa. Elle parle de « crimes commis par les forces de l’ordre congolaises et des milices contre des civils dans le territoire de Kamonia au Kasaï entre mars et juillet dernier ». Dans un autre article, le même média rapporte que la Monusco déplore « une aggravation des crises » en RDC en 2017.

« Crimes contre l’humanité pour un chaos organisé », lance pour sa part le média belge La Libre qui insiste sur les conséquences de ces « massacres planifiés ».

Au sujet du même rapport de la FIDH, RFI note l’évocation « des massacres au Kasaï planifiés et prémédités ». Elle cite une milice, Bana Mura, « responsable de l’essentiel des violences », milice qui « était soutenue par des agents de l’Etat ». Et d’ajouter que le rapport « dit surtout que ces attaques étaient préméditées et planifiées ».

Kinshasa dément toute implication

En plus, évoquant cette fois une enquête qu’elle a menée conjointement avec l’agence Reuters, RFI évoque également l’implication d’agents de l’Etat dans l’assassinat de deux enquêteurs onusiens dans les Kasaï. Des relevés téléphoniques indiquent, selon RFI, que « trois agents de l’Etat, à savoir un colonel, un agent de l’ANR et un ancien agent, ont tous participé à l’organisation de la mission qui a coûté la vie aux deux experts et certains d’entre eux leur ont même menti ».

Et là, ce dernier rapport croise le porte-parole du gouvernement congolais, le ministre Lambert Mende. Pour lui, « Kinshasa n’est ni complice, ni impliqué », écrit le quotidien de Kinshasa Le Phare. Mais « Kinshasa savait tout », titre le blog Afrikarabia. Il décrit, en plus, un conflit « à bas bruit », celui dans les Kasaï, « loin des radars médiatiques et des préoccupations de la communauté internationale ». Pourtant, ce conflit a « jeté près de deux millions de déplacés sur les routes de République démocratique du Congo (RDC) », écrit Afrikarabia.

Concluons cette revue de presse avec ce titre du site congolais Actualite.cd, qui revient sur cette affaire : « La FIDH demande à la CPI d’ouvrir une enquête sur les violences dans le Grand Kasaï. »

 


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