Alcool sapilo
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Sapilo, ces boissons dans lesquelles se noie l’avenir des jeunes de Goma

Big Barça, Cobana, Kahuzi, Montana, Chief… différents noms aussi atypiques que les boissons qui les portent. Produites au Congo ou importées de l’Ouganda, ces boissons sont une assurance d’ivresse à moindre coût pour des jeunes de Goma qui s’y adonnent. Vous pourriez vous étonner du pouvoir de transformation de l’individu qu’ont ces boissons sapilo fortement alcoolisées.

Mon cœur saigne en voyant des jeunes avec un tel masque d’alcooliques. D’autres sont devenus tellement dépendants de ces sapilo qu’ils peuvent tomber malades s’ils n’en boivent pas. Le comble ici c’est que beaucoup de ces alcools sont produits avec la bénédiction du gouvernement. C’est le cas de la grande société Premidis SARL située à 70 kilomètres de Goma.

Réguler le secteur n’est pas la seule solution pour éviter que les jeunes s’enivrent. Il faut interdire ces boissons aux jeunes. Car si beaucoup boivent pour noyer leurs chagrins, leurs déceptions, c’est au final tout leur avenir qu’ils noient.

Quand on est pris au piège du sapilo

Il fut un temps où c’était en cachette que les jeunes buvaient ces liqueurs fortes. Aujourd’hui à Goma ils ne se cachet même plus. D’ailleurs, qu’ont-ils d’autre à faire dans un pays où même des diplômés n’ont pas d’emplois ? « J’ai déjà rédigé plus de 1500 lettres de motivation (demande d’emploi) sans avoir eu une seule suite favorable », ironise un jeune. Pour lui, s’enivrer à longueur des journée permet d’éviter de penser aux nombreux échecs de la vie depuis qu’il a décroché son diplôme de licence. « Au lieu de me suicider, l’alcool est un refuge qui me permet d’oublier les difficultés », explique-t-il.

S’enivrer à moindre coût

En cours d’économie politique, on nous a appris que tous les consommateurs sont des agents économiques, caractérisés par la rationalité économique. Cependant, les ressources étant rares, les besoins innombrables, chaque consommateur cherche à satisfaire ses besoins sous contrainte budgétaire. Cela veut dire que personne ne peut consommer plus que son revenu. Ainsi un consommateur visera à bien gérer son revenu en adoptant un comportement tel que les dépenses ne puissent dépasser ses moyens.

Étant sans emplois, les jeunes ne peuvent que consommer les sapilo selon ce raisonnement. Ils ne peuvent pas se procurer les produits de la Bralima (Primus, Turbo, Skol, etc.) ou de la Brasimba (Peak, Booster, Castel beer etc.) car le prix est très élevé pour eux.

« A » comme alcool ou comme avenir ?

On ne construit pas sa vie dans l’ivresse. On ne prépare pas son avenir dans l’alcool. L’alcool met votre santé en péril, l’alcool détruit vos neurones. Et rien de positif ne peut en sortir. La jeunesse est l’âge où l’homme se forge, on ne devrait pas la gâcher pour une recherche effrénée de plaisirs éphémères que procurent les sapilo.

L’Etat ferait mieux d’établir des restrictions sur la consommation de ce genre de boissons. Prohiber leur consommation au pays serait une meilleure solution.

 

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Les commentaires récents (0)

  1. Nécessité d’une vraie régulation dans le secteur de vente de ces boissons qui annihilent progressivement les capacités des jeunes à se conserver une santé viable… On est aussi criminel quand on agit pas ou mal…