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#ZuaNgaBien : des habits en préservatif pour sensibiliser sur le VIH/Sida

Depuis maintenant près de sept ans, une jeune femme congolaise s’est impliquée à sa manière dans la sensibilisation sur le VIH/Sida. Styliste, modéliste et couturière, Félicité Luwungu a créé une collection de vêtements à base de préservatifs. Diplômée de l’Institut supérieur des arts et métiers ISAM, Félicité Luwungu a vu beaucoup de ses proches mourir du Sida. Elle s’est alors engagée dans la sensibilisation à travers ce qu’elle sait bien faire, la mode. Habari RDC l’a rencontrée.

Habari RDC : Félicité Luwungu, vous êtes une styliste congolaise dont la création notamment de vêtements à base de préservatifs attire beaucoup l’attention. Brièvement pouvez-vous nous dire d’où vous est venue l’inspiration ? 

Félicité Luwungu : Il s’agit simplement d’une façon pour moi d’emboîter le pas à toutes ces personnes, toutes ces organisations qui participent à la lutte contre le VIH/Sida. Je me suis dit qu’il fallait que je le fasse dans mon domaine de la mode. Je crois que tout le monde peut le faire dans son domaine. L’inspiration de cette collection à base de préservatifs m’est venue des faits que je vivais autour de moi. En fait, j’ai perdu beaucoup de proches, morts du Sida. C’est une manière pour moi de contribuer à la sensibilisation et à l’usage du préservatif comme moyen de prévention de ce fléau.

Beaucoup n’ont entendu parler de cette création qu’au cours de cette année 2017, mais l’on se rend compte que c’est un vieux projet car en 2015 vous le faisiez déjà. Quand avez-vous eu cette idée ?

La première expérience date de 2010 mais je l’ai développée en 2015. En 2010, c’était juste une tenue avec des préservatifs qu’on ne pouvait pas facilement remarquer. C’est en 2015 que l’idée a commencé à se développer. Et aujourd’hui, je suis en train de poursuivre pour finir avec la collection, car on n’en est pas encore à l’étape finale. J’ai créé des robes, des gilets, des tuniques mais l’imagination continue et d’autres modèles ne tarderont pas à venir.

Combien de préservatifs pouvez-vous utiliser pour une robe pour adulte ? Et comment vous en procurez-vous ?

Le nombre de préservatifs dépend d’un vêtement à un autre. Mais ce sont des milliers pour chaque vêtement, qu’importe le type. C’est donc un grand travail, vous voyez. Pour le moment, je n’achète pas de préservatifs. J’en avais reçu un stock important, de nombreux cartons que j’utilise encore maintenant. A l’étape de la fabrication, je fais d’abord une base pour le vêtement, je couds ou je confectionne la tenue que je veux présenter, puis j’applique les préservatifs en suivant cette base-là.

Pensez-vous que le message est bien transmis au public et qu’il le comprend ? 

Le message je crois qu’il passe parfois, mais comme c’est de l’art, la compréhension est différente selon les personnes. Il y en a qui comprennent mais d’autres ne comprennent pas, il faudrait que je l’explique. C’est en fait comme un peintre qui présente son tableau, il est le seul à bien connaître le message qu’il souhaite transmettre. En ce qui me concerne, je voudrais juste appeler les gens à la prudence. D’abord dans le domaine de la santé sexuelle mais aussi dans d’autres domaines de la vie.

Quels sont les autres projets de création que vous envisagez dans le cadre de votre sensibilisation ? 

Les projets sont nombreux mais le plus important est que je sois active dans la sensibilisation. Et pour cela il faudrait que je sois en contact avec ces organisations et ces personnes, ou même cette chaîne de sensibilisation contre le VIH/Sida pour apporter aussi ma pierre à l’édifice, mais bien entendu dans mon domaine de la mode.

 


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