L’ironie est frappante : alors que de nombreux Congolais affichent un soutien enthousiaste au retour de Donald Trump à la Maison Blanche, ce dernier ne leur témoigne qu’un mépris glacial. On en veut pour preuve son attitude envers les peuples des pays en développement. Ce contraste soulève des questions sur l’aveuglement qui semble guider l’admiration d’une partie de la population congolaise pour Trump.
Lors de ses meetings de campagne en 2024, Donald Trump, fidèle à sa réputation de diffuseur de contre-vérités, a affirmé sans preuve que le Congo libérait quotidiennement des milliers de prisonniers destinés à « envahir » les États-Unis. Une déclaration non seulement infondée, mais révélatrice de son mépris envers les Congolais, qu’il assimile à une menace dans son récit politique alarmiste et populiste.
Pourtant, malgré de tels propos, son discours conservateur et la place qu’il accorde à la religion chrétienne séduisent une partie des Congolais, notamment ceux attachés aux valeurs traditionnelles et religieuses. Trump apparaît ainsi à leurs yeux comme un défenseur d’une vision du monde rassurante et proche de leurs convictions.
Racisme et xénophobie
Ce fanatisme congolais fait abstraction d’innombrables dérapages de Trump, souvent teintés de racisme et de xénophobie. Ses déclarations scandaleuses, qu’il s’agisse de qualifier des pays africains de « trous à rats » ou de stigmatiser les migrants, n’épargnent personne. Pourtant, l’image de l’homme fort et son utilisation habile de symboles religieux semblent suffire à détourner l’attention de ses outrances.
Cette situation met en lumière un paradoxe : alors que le soutien congolais à Trump repose sur des idéaux religieux et conservateurs, le mépris affiché par ce dernier pour les nations africaines illustre une réalité bien différente. Un rappel douloureux, mais nécessaire pour dénoncer « l’idolâtrie » aveugle face à une réalité peu flatteuse.