“Même s’ils ont coupé le courant, nous allumons les bougies pour toi. Nous ne nous en irons pas, nous dormirons ici”, chantent des milliers de fans d’Etienne Tshisekedi, le “Père de la démocratie” qui est resté jusque tard la nuit dans la 10éme rue de Kinshasa après avoir marché plus de 20Km pendant cinq heures.
Dans la foule, Jean Hilaire
A 10 heures, les gens se rassemblent par petits groupes sur le boulevard Lumumba et se dirigent vers l’aéroport. « Les Kinois sont venus en masse ! Il n’y a que les enfants et les vieillards qui sont restés à la maison » s’exclame un militant de L’UDPS. Avançant vers la marée humaine, je rencontre Martin Fayulu, député national pour qui “le retour d’Etienne Tshisekedi représente le début du départ du Président Kabila »…
Après son atterrissage et quelques inquiétudes, la foule accompagne Étienne Tshisekedi. Le convoi avance lentement, tous veulent le voir ou le toucher. Mais la foule est si compacte que personne ne peut bouger.
Sur la route du boulot, Dido Songole
En route vers le boulot, je passe comme à mon habitude par la commune de Limete. Mais aujourd’hui, elle est curieusement rebaptisée “capitale de l’opposition à Kinshasa”. Arrivé à Limete, je constate que des centaines de militants sont rassemblés devant le siège de l’UDPS, le parti de Tshisekedi. Tous brandissent un drapeau du parti tandis que des jeeps de la police se tiennent à proximité pour assurer la sécurité des manifestants.
Difficile de trouver un bus en ce jour particulier. Après une longue attente, je finis quand même par en avoir un qui me conduit en ville. Sur le boulevard du 30 juin, qui semble avoir été déserté par les hommes, je suis surpris de voir deux véhicules à eau chaude, ceux que la police utilise habituellement pour disperser la foule. Ils foncent à vive allure vers l’aéroport. Mais heureusement tout s’est déroulé dans le calme et la population a été respectueuse des biens publics.
Le respect des biens publics, Aimé Kazika
Le respect des biens publics a donc été au rendez-vous. Pendant la marche, la population qui scande à tue-tête le nom du président Tshitshi s’organise pour ne pas perturber la circulation des véhicules privés. Pas de casse, ni de vol, rien que le nom du « sphinx » sur toutes les bouches d’une foule qui veille à la lumière des bougies.
Sur les réseaux sociaux, Lemien Saka
Pendant ce temps, Facebook et Twitter sont inondés d’images annonçant l’arrivée de l’opposant historique et de son parcours. Des modalités aéroportuaires à sa descente de l’avion en passant par le déroulement du vol, des centaines d’images du « vieux » portant son légendaires chapeau inondent la toile. Debout, assis, saluant la foule, Tshisekedi est photographié sous tous les angles.
Maintenant qu’il est rentré au pays, croisons les doigts pour qu’il soit à la hauteur des espérances des hommes et des femmes qui ont constitué ce bain de foule dans lequel il a si bien nagé. le plus dur reste à venir…