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Kasaï-Central : le torchon brûle entre le gouverneur et les députés

Je suis inquiète de la tournure que prennent les événements. Un groupe de 12 députés provinciaux vit à couteaux tirés avec le gouverneur de la province du Kasaï-Central, Martin Kabuya. Ces députés accusent le gouverneur de menaces de mort et d’injures. À son tour, Martin Kabuya les accuse de complot, entretien de milices et exploitation illégale de minerais. Une situation qui menace la paix déjà très fragile dans une province qui sort d’une guerre sanglante de Kamuina Nsapu.

A Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï-Central, le climat est malsain entre le gouverneur de la province et un groupe de 12 députés. Dans une lettre datée du 12 février adressée au vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, les députés accusent le gouverneur d’abus de pouvoir, menaces de morts, imputation dommageable, et injures publiques. Ils attribuent au gouverneur les propos suivants : « Je vais vous insécuriser sur cette ville avec les militaires, les policiers ainsi que les miliciens qui sont à ma disposition… Je sais que vous allez me faire partir de la tête de cette province, mais avant mon départ certains d’entre vous ne seront plus vivants. »

Pour sa part, en guise de réaction, le gouverneur a publié un rapport de 19 pages le 20 février 2020, rapport dans lequel il affirme que « certains députés provinciaux entretiennent des milices dans leurs circonscriptions et exploitent illégalement le diamant en complicité avec certains officiers de l’armée ».

Les jeunes jouent aux sapeurs-pompiers

Face à cette rupture entre le gouvernorat et l’Assemblée provinciale, le Conseil provincial de la jeunesse demande un dialogue. Dans une correspondance du 24 février, adressée au gouverneur Martin Kabuya, le président du Conseil provincial de la jeunesse, Peter Bakandowa, a présenté les inquiétudes de la jeunesse du Kasaï-Central quant à cette situation qui alimente les médias et les réseaux sociaux.

Les jeunes proposent au gouverneur de consulter toutes les couches de la population, notamment les députés provinciaux, les acteurs de la société civile, les chefs coutumiers, les femmes, la jeunesse, la presse et les leaders d’opinions pour juguler la crise en province.

Kinshasa dépêche une délégation

Le gouvernement central suit déjà le dossier. Une délégation du ministère national de l’Intérieur a achevé une mission à Kananga. Elle était venue s’enquérir de l’état de la situation sécuritaire, politique et administrative dans cette province. J’imagine que des mesures pourraient être prises.

Cependant, ma crainte est de voir cette situation réveiller les vieux démons des milices Kamuina Nsapu de triste mémoire. Il est temps de mettre fin à ce climat malsain qui ne profite à personne.

 

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Les commentaires récents (1)

  1. La politique doit devenir une cause pour les nobles et méritants. Sortons de la médiocrité qui nous desservit et nous retarde dans le développement.