En République démocratique du Congo, une vérité est connue : la femme est le pilier de la famille. C’est elle qui nourrit la famille, c’est elle tient aussi la maison. Malheureusement, pour les dépenses, pour la décision de ce qu’on fait de l’argent, à part ce qu’il faut pour manger, on sait aussi que la femme est moins sollicitée. Cela doit changer. Un vrai homme c’est celui qui fait participer sa femme sur les décisions financières.
Fin 2017, j’intégrais un programme spécial inspiré par Barack Obama. Ça s’appelait « Feed the Future », nourrir le futur en Français. Ce programme, inspiré par Barack Obama est orienté vers le développement durable et non l’aide humanitaire, visait à augmenter les revenus annuels de 60.000 ménages dans le Sud-Kivu, dans l’est de la république démocratique du Congo. C’est là que j’ai fait une découverte qui m’a rendu triste : les femmes, dans plusieurs territoires du Sud-Kivu, font tous les travaux liés à la production champêtre jusqu’à aller au marché vendre leur récolte. Mais c’est seul l’homme qui décide de l’affectation de l’argent. Quelle injustice !
Ma femme m’a aidé à devenir riche
L’idée de la femme qui ne décide pas sur les revenus de la famille est comme une évidence. Un paradigme pris comme vérité absolue. On croirait que cela aurait du mal à changer. Pourtant non !
Pendant notre programme, on effectuait des descentes sur terrain pour mener des tribunes d’expression populaire. Une sorte de grand débat avec des hommes, des femmes, des enfants et des autorités locales sur une place publique où tout le monde a droit à la parole. Les langues se délient et on peut aborder ce genre de sujet qui, il faut l’avouer, ne sont pas facile à traiter.
C’est là qu’un homme, un des hommes les plus aisés du coin, donna ce témoignage : « je vends du café depuis 25 ans. J’avoue que pendant les 12 premières années je ne comprenais pas pourquoi on n’arrivait pas à épargner chaque année. Puis j’ai commencé à décider de l’affectation de l’argent avec ma femme car on venait d’avoir 3 enfants. Grâce à ses conseils, on a pu mieux gérer ensemble, on a acheté notre première moto. C’est de là que nous avons construit toute notre fortune. Et depuis un an, grâce à ce programme, mes fils et moi aidons ma femme pendant les travaux de champs. Cela nous rapproche. Je vous conseille de faire aussi comme moi. »
C’était un bel exemple ! Et l’audience semblait acquiescer ! À la fin de la tribune d’expression populaire, il était question de s’engager à faire un changement dans la gestion de l’argent, d’aider les femmes aux travaux et de décider avec elles des dépenses. Tous les hommes s’y engageaient !
Des hommes prêts à changer
Cet exemple, et plein d’autres qui ont suivi m’ont prouvé que les hommes étaient, en majorité, prêts à changer.
Je me souviens qu’avant nos missions on se disait : « Mais comment les hommes, les chefs des villages et autres chefs coutumiers vont-ils appréhender notre projet avec les changements qu’il suggère ? Comment les hommes vont accepter de changer ce qui se fait depuis des lustres ? »
On craignait qu’on ne dise que l’on a apporté des choses des blancs pour tuer les coutumes de chez nous. Mais la réalité du terrain nous prouvait le contraire ! Beaucoup d’hommes étaient prêts à changer ! On doit donner donc au #VraiMobali la chance de se révéler, les paradigmes du passés peuvent changer !
Pour cette campagne, Habari a besoin de votre aide : pour vous, c’est qui un #VraiMobali ? Répondez à notre sondage ! https://surveyr.datacoll.nl/hlyiampylw?l=en