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Webocratie : ces vérités qu’on prétend révéler sur les réseaux sociaux

Les réseaux sociaux sont des outils efficaces de communication où chacun s’exprime librement. Seulement voilà, les personnalités publiques doivent faire attention à tout ce qu’elles publient sur Internet. Parfois cela peut se retourner contre elles. Beaucoup en ont déjà payé le prix.

Comment devraient se comporter les personnalités publiques sur les réseaux sociaux ? Que doivent-elles publier ? Plusieurs exemples évoqués dans ce billet révèlent les erreurs qu’elles peuvent commettre.

La vérité sur les élections ?

Le pasteur Ngoy Mulunda était, il y a quelques années, président de la Céni. C’est lui qui a organisé les élections controversées de 2011, lors desquelles Joseph kabila a été réélu pour un second et dernier mandat. A l’époque, le président de la Céni se félicitait de la « réussite et de la crédibilité » de ces élections de 2011. Aujourd’hui six ans après, Ngoy Mulunda nous présente un tout autre langage. Tout commence par ce tweet dans lequel il prend l’allure d’un homme d’Eglise qui veut confesser ses péchés.

Par la suite, toujours sur son compte Twitter – à court de publications depuis le 17 août – l’homme crache une affirmation, annonçant qu’il n’y aura pas d’élections en décembre 2017.

Difficile d’y croire pour certains twittos qui estiment que de ce pasteur ne peut sortir aucune « vérité ». D’ailleurs sur les 30 tweets en réponse, aucun n’a estimé que cette déclaration de Ngoy Mulunda puisse être vraie.

Cela réveille l’épineux débat sur le rôle que devraient jouer les hommes d’Eglise en politique. Devraient-ils rester neutres ou simples conseillers ? Devraient-ils prendre position ?  

Pour découvrir plus de « vérités à la Mulunda » sur les élections de 2011 et sur celles à venir dont la date n’est toujours pas fixée, lisez ses tweets ici. Vérité ou mensonge, nous continuons à garder espoir sur la tenue des élections cette année 2017, comme le prévoit l’accord de la CENCO.

La prophétie qui se fait toujours attendre

Si la « vérité » du pasteur Ngoy Mulunda continue de semer le doute sur la tenue des élections en 2017, il est tout de même important qu’un politique soit moins catégorique et moins affirmatif quand il essaie de jouer au prophète. Malheureusement, les fausses prédictions semblent devenir un autre sport favori de nos politiciens.

L’ancien porte-parole du président de la République, le politologue Kudura Kasongo (devenu opposant) a lui aussi osé prédire l’avenir. Sur son Twitter, un compte inactif depuis le 18 août, il a annoncé des changements politiques à la primature. Des changements qui selon lui devaient arriver en septembre dernier. Fausse prophétie car aujourd’hui nous sommes déjà au mois d’octobre, et aucun changement de gouvernement n’est en vue. Bruno Tshibala continue de trôner à la primature, tel un cowboy victorieux.

Conscient de l’irréalisme de ses propos, Kudura Kasongo finit par modifier la date de sa « prophétie ». Dans un autre tweet qu’il publie en anglais, il avance une fourchette : de septembre à décembre 2017. Pourquoi cette incohérence dans les propos ?

Curieusement, Felix Tshisekedi « prédestiné » à ce poste selon Kudura, n’a pas tardé à répondre à sa manière. Sans surprise, il adresse un démenti formel à ces propos.

Là-bas on reproche le « franc-parler » d’un pasteur en politique, ici on remarque le trop-parler d’un homme politique qui joue au prophète. Entre les deux, à qui prêter foi ? Dieu seul connaît l’avenir ! Quant à nous, attendons décembre 2017 pour voir s’ils ont raison, ou tort !

Le « Noir corrompu » 

Après avoir fait une sortie médiatique controversée dans le journal suisse Le Temps où il déclarait préférer « que la richesse du continent revienne à un Noir corrompu plutôt qu’à un Blanc néocolonialiste », le leader du mouvement citoyen « Congolais debout » fait une autre sortie de route sur son compte Twitter. Sindika Dokolo raconte avoir appris des choses auprès de son aîné le président Zuma, lors d’une rencontre à Luanda.

Nul n’ignore les multiples affaires de corruption dans lesquelles le président Zuma est accusé d’être impliqué… Peut-il être pris comme un modèle pour le leader des Congolais debout ? La corruption n’a ni couleur ni race. Qu’il soit Noir ou Blanc, chef de l’État ou simple citoyen, un corrompu reste une menace pour la société. La corruption est un fléau pour le Congo. Peut-être que Dokolo ne le sait pas : nous sommes parmi les 20 pays les plus corrompus au monde (156e sur 177 pays). Si c’est cela la « préférence » du leader des Congolais débout, il y a lieu de se demander où Sindika Dokolo veut amener les Congolais qu’il appelle chaque jour à se mettre debout.  

Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, surtout pas sur les réseaux sociaux. N’oubliez pas que les réseaux sociaux peuvent aussi mettre fin à une carrière pour beaucoup d’hommes publics.  Sur internet, rien ne se perd, tout est conservé… Lisez ces quelques règles d’or pour gérer votre e-réputation avant de chercher à tout prix le buzz, qui peut-être risque de vous nuire.

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