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La crise de confiance se creuse entre opposition et Céni

C’est une nouvelle fois, une crise de confiance qui se creuse entre l’opposition et le pouvoir autour des élections en RDC. La commission électorale, Céni, que l’opposition ne croit plus indépendante, vient de reporter à mars 2019 les législatives dans trois régions. Beni, Butembo et Yumbi n’éliront pas leurs représentants le 30 décembre. Ni le président de la République d’ailleurs. La décision a été annoncée le 26 décembre.

Mercredi, soit à 4 jours des élections fixées au 30 décembre 2018, les responsables de l’Eglise protestante (ECC) et ceux de la CENCO (catholiques) insistent sur la nécessité d’élections transparentes. C’est la condition même, selon eux, de la paix après les élections.

Pour la Cenco et l’ECC, sans scrutins transparents et crédibles, la paix pourrait s’en trouver menacée. « Le processus électoral se déroule sur fond de crise de confiance », indique leur communiqué conjoint. Une crise d’après les deux confessions religieuses, « qui risque d’entraîner des conséquences dangereuses pour la paix post-électorale ».

Ebola et conflit communautaire

Ils l’ont dit dans une déclaration commune, le jour même où la Céni annonçait le report partiel des élections dans trois régions. Autant dire, pour ces religieux qui souvent émettent des points de vue divergents sur la politique, mesurent l’ampleur du problème. Il s’agit de Beni et Butembo, dans l’Est de la RDC dans la province du Nord-Kivu où a lieu l’épidémie d’Ebola. Epidémie qui dure depuis août 2018 et a fait plus de 500 victimes dont 350 morts.

Yumbi, dans le Maï-Ndombe, dans le Sud-Ouest de la RDC, est cet autre territoire à problème. Il n’élira ses députés qu’en mars, comme Beni et Butembo d’ailleurs. Au moins 150 personnes ont perdu la vie dans cette région où a éclaté un conflit communautaire il y a quelques jours.

La Céni fonde sa décision de reporter les scrutins dans ces territoires sur ces incidents. Pourtant, ils ne sont pas nouveaux, particulièrement pour l’Est du pays, note l’opposition congolaise. Elle y voit même une fragilisation de son électorat.

Elections sur fond de crise de confiance entre Céni et opposition

L’opposition, elle aussi, redoute toujours des fraudes massives au profit du pouvoir. Ses appels à réviser le fichier électoral et à abandonner l’usage de la machine à voter n’ont pas eu de suite. C’est pourquoi elle encourage la Céni à faciliter l’accès aux bureaux et centres de votes le jour des scrutins, le 30 décembre. Elle appelle, par ailleurs, la population congolaise à aller massivement voter.

L’issue des élections est pratiquement connue à ce jour, à considérer la succession d’événements depuis le démarrage du processus électoral. Ce n’est pas être pessimiste que de penser qu’il y aura des contestations, et des violences peut-être, à la publication des résultats des élections si l’élu proclamé n’est pas de l’opposition. Car tout semble cheminer vers des élections qui lui soient favorables. Mais dès le départ, le processus ne lui laissait pourtant peu de chance, même si le travail de l’opposition et de la société civile consistait à faire changer cette vision de choses.

 

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Les commentaires récents (1)

  1. Prions pour notre pays afin que Jésus Christ de Nazareth nous pardonne et qu’il nous épargne de toutes ces crises…