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RDC : des « décisions importantes » de Kabila en perspective

C’est le chef de l’ONU qui l’a annoncé, en expliquant le report de sa visite à Kinshasa. Joseph Kabila prépare des « décisions importantes » pour la nation, et n’a pas voulu de cette visite qui risquerait vraisemblablement de l’influencer.

Joseph Kabila va annoncer prochainement des « décisions importantes », titre la Voix de l’Amérique (VOA), citant le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. « Nous venons de recevoir la confirmation que notre visite serait la bienvenue prochainement », annonce le patron de l’ONU. Et de préciser : « La raison qui nous a été donnée pour le report était que le président allait prendre très bientôt, ou annoncer très bientôt, une série de décisions importantes et qu’il ne voulait pas donner l’impression qu’il les prenait sous la pression internationale. » Bien plus, explique la VOA au sujet d’Antonio Guterres, si Kabila prend « la bonne décision », le report de leur entrevue lui irait bien.

« Kabila va s’adresser à la nation avant le vendredi 20 juillet prochain devant les deux chambres du Parlement », rappelle Actualité.cd citant une annonce du président de l’Assemblée nationale de RDC. Pendant ce temps, Human Right Watch estime que cette visite conjointe d’Antonio Guterres et de Moussa Faki Mahamat « aurait été l’occasion de transmettre à Kabila un message ‘’ferme et coordonné » sur les conditions minimales qui doivent être respectées pour que le prochain scrutin soit crédible ». Et bien entendu, message assorti des « mesures que l’ONU et l’UA (Union africaine) lui imposeraient s’il s’abstenait de les mettre en place ».

La bonne décision pour Kabila, c’est « renoncer à un troisième mandat »

« Une option militaire est déjà en place sur le plan régional si Kabila déposait sa candidature », annonce Politico qui cite l’universitaire Bob Kabamba dans une interview à RFI. Pour lui, refuser de recevoir les chefs de l’ONU et de la Commission de l’Union africaine montre que Kabila ne veut pas « répondre aux questions taboues », notamment sur sa participation aux prochaines élections présidentielles et sur le consensus autour de la machine à voter.

Si donc Kabila se présente pour un troisième mandat, il aura fait un coup d’Etat, estime Bob Kabamba, puisque la Constitution le lui refuse. « Lorsqu’il y a coup d’État ou renversement de l’ordre constitutionnel, il y a toujours une option demandant aux pays membres d’intervenir pour rétablir l’ordre constitutionnel », précise l’universitaire.

Et bonjour les tensions

Et déjà, constate Afrikarabia, « une possible candidature de Joseph Kabila réactive les tensions ». Le blog explique que le Comité laïc de coordination (CLC), une organisation catholique de la société civile, annonce la reprise des manifestations en août, « si Joseph Kabila décide de briguer un troisième mandat, ce que lui interdit la Constitution », précise le blog. Il risque de faire donc chaud encore en RDC, poursuit-il, relevant « un scrutin sous contrôle présidentiel », mais aussi les risques d’« une répression accrue à l’approche des élections ».

Déjà des intellectuels, professeurs d’université, juristes, politologues, écrit Jeune Afrique, s’engagent contre un troisième mandat de Kabila. Dans un manifeste qu’ils ont signé samedi 14 juillet, ils estiment « qu’une candidature de Joseph Kabila a un troisième mandat ‘’constitue une infraction imprescriptible de haute trahison contre la nation et l’État’’ au regard de la Constitution congolaise. »

 


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