D’une manière ou d’une autre, l’Afrique est en train de se débarrasser des mauvais dirigeants. Il n’y a pas longtemps, Robert Mugabe a été contraint à la démission par son propre parti politique. Aujourd’hui c’est un autre grand dirigeant africain empêtré dans des scandales qui vient de tomber, Jacob Zuma, poussé à la démission par l’ANC, le parti même qui l’avait porté au pouvoir il y a neuf ans.
« J’ai décidé de démissionner avec effet immédiat », a déclaré le président sud-africain dans un discours à la télévision mercredi 14 février dans la soirée. Cette démission intéresse au plus haut point les Congolais, d’autant plus que l’homme était un grand soutien du président Joseph Kabila. L’un après l’autre, les alliés stratégiques du président de la RDC quittent la scène. Désormais privé de Robert Mugabe et Jacob Zuma, Joseph Kabila a perdu des accoudoirs sérieux en Afrique australe. À l’annonce de la démission de Zuma, les réactions ne se sont pas fait attendre à Kinshasa. Prenons juste celle de la secrétaire générale du MLC de Jean-Pierre Bemba, Eve Bazaiba qui s’est écriée sur Twitter en disant : « Un des parapluies de quelqu’un est tombé. Après Robert Mugabe, Jacob Zuma est tombé ! »
La question que beaucoup se posent est celle de savoir si le président Kabila tire les leçons des événements qui se produisent. Est-ce qu’il lit les signes du temps ? Si Jacob Zuma a accepté de démissionner alors que son deuxième mandat est en cours, que devrait faire Kabila qui est hors mandat depuis 2016. En tout cas, jusqu’à présent, le chef de l’État ne semble pas y prêter attention. Plus grave, il multiplie ses ennemis à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
Le parti du président peut ramener le président à la raison
Une chose curieuse dans la chute de Robert Mugabe et Jacob Zuma, c’est le fait qu’ils ont été déchus par leurs propres partis politiques : la Zanu-PF pour Mugabe et l’ANC pour Jacob Zuma. Il n’est pas dit que si vous êtes un parti au pouvoir, vous deviez soutenir et cautionner toutes les dérives de votre président. En RDC, jamais la majorité présidentielle n’a osé contredire le chef de l’État. C’est une preuve du manque de culture démocratique dans nos partis politiques, même de l’opposition.
Encore une fois, le pays de Nelson Mandela vient de prouver au monde qu’il est une démocratie et qu’il a des institutions fortes. Vive la nation arc-en-ciel !
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