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Durs moments en musique pour la présidence de Félix Tshisekedi (1)

Cela se confirme chaque jour, la période de grâce pour le président Félix Tshisekedi est passée. Quand précisément ? On ne saurait le dire, mais une chose est sûre : c’est au cours de cette année 2021.

Près de trois ans après sa prise des fonctions en tant que président de ce pays d’Afrique toujours instable depuis 1960, Félix Tshisekedi fait face à une jeunesse vent debout. L’opposition politique, quant à elle, tient une position plutôt ambiguë vis-à-vis du régime.

De la musique pour éveiller le public

Désormais, c’est à travers la musique que de jeunes artistes s’y prennent. On pourrait y voir un signe d’une liberté d’expression plus ou moins bien assurée. Pourtant, la Commission nationale de censure vient de donner un signe inquiétant en bafouant cette liberté d’expression. Elle a interdit, le 9 novembre 2021, deux chansons qui symbolisent une sorte de révolte contre le président de la République.

Il s’agit de Nini tosali te (en français : que n’avons-nous pas fait ?), un véritable succès musical du groupe MPR de Kinshasa. La chanson sonne comme l’expression d’un ral-le-bol. Mais elle va plus loin que ça.

L’autre chanson remarquable au niveau national c’est Ya Tshisthi, qui raconte un rapport d’un vivant à un parent mort et trahi. Trahison d’autant plus remarquable, dans la chanson, que l’auteur n’épargne pas le successeur d’Etienne Tshisekedi surnommé Ya Tshitshi. Ce successeur n’est autre que son fils Félix Tshilombo devenu président de la République.

Mais on ne saurait oublier un autre phénomène que peu de Congolais qui ne parlent pas le swahili n’ont pas découvert : Bongo mutupu (Pur mensonge), de l’artiste Infrappa de Lubumbashi.

Trois révoltes en musique

Dans la première chanson, les artistes établissent des comparaisons entre trois présidences successives. Celle de Mobutu, patron du MPR (Mouvement populaire de la révolution), un parti-Etat sous la dictature qui s’est arrêtée en 1997. Le groupe « MPR », en s’appelant ainsi, entretient bien ce flou pour faire entendre la révolte que distille sa chanson très politiquement motivée.

Sans donc tomber dans une sorte de nostalgie des années MPR, les artistes affrontent des situations sociales et politiques d’aujourd’hui sous Félix Tshisekedi et d’hier, sous Joseph Kabila. Et les allées et venues entre les trois époques sont tenaces.

Hier et aujourd’hui, le Congo ne change pas ?

Très sincèrement, tout celui qui a dirigé le Congo au cours de cette longue période semble bien interpelé, quel que soit son degré de responsabilité. Surtout, il est fait un procès sur l’amélioration des conditions de vie des populations. Une vie assez rudement exprimée en images, à Kinshasa.

Logements catastrophiques, manque d’eau et d’électricité, etc., tout semble évoquer un État qui ne s’amliore guère. Le résultat c’est qu’on ne sait plus à quel saint se vouer dans ce pays où, selon les artistes, on dort dans l’espoir et on se réveille dans le désespoir.

 

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