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Elections à double face en RDC ?

La commission électorale de la République démocratique du Congo a convoqué, comme prévu, le corps électoral pour les scrutins fixés au 23 décembre 2018. Mais le contexte est on ne peut plus dur pour une Céni censée rassurer tous les acteurs. Et pour cause : des soupons de manque d’indépendance, en plus de sanctions américaines pour corruption, pèsent sur la Céni et la RDC.

C’est une interview du président de la Céni qui a suscité l’indignation de l’opposition. Pour le député Mayo Mambeke de l’Union pour la nation congolaise (UNC), l’intransigeance de Corneille Nangaa au sujet de la machine à voter et du fichier électoral relève d’une « arrogance dépassée ». Le député avertit sur Actualité : « On ne joue pas avec toute une nation. »

L’opposition, en effet, rejette l’utilisation de la machine à voter et exige l’exclusion des électeurs enregistrés sans empreintes digitales ni photos. « Le rapport final de l’OIF confirme la pollution » du fichier électoral, titre pour sa part Le Phare, un journal de Kinshasa. Le quotidien commente : « Même si l’OIF, dans ses conclusions, tente de calmer le jeu en faisant état d’un ‘’ fichier électoral inclusif’, le commun des Congolais a du mal à y croire. »

Que fera alors l’opposition qui n’en finit pas de formuler des reproches sur le processus électoral et au pouvoir ? Boycotter le processus ? Un « guet-apens ! » prévient La Prospérité. Ils pourraient en effet se retrouver « pris dans un guet-apens savamment ficelé qui [] les fera passer pour des troubles fête du processus électoral et donc des méchants de l’histoire à partir de qui, le diable aidant, un énième report des échéances électorales pourrait être possible ».

Une « vraie » tripartite Céni – CNSA – gouvernement sollicitée

Autrement dit, faire avec la machine à voter, le fichier « pollué », et sans véritable « décrispation politique ». De quoi donner au CNSA à se « sentir inutile », commente La Libre. Le CNSA est un organe né de l’accord de la Saint-Sylvestre en vue de veiller à son application et à arriver à des élections inclusives. « A cinq mois des élections tant réclamées en RDC : une vraie tripartite CNSA-gouvernement-Céni s’impose », insiste La Tempête des tropiques.

Un contexte qui, dès lors, fait monter l’expectative, constate le site Africa News. Il voit une RDC « côté face les élections, côté pile le silence de Kabila ». C’est ainsi que la centrale électorale congolaise convoque le corps électoral le 23 juin. Etape 1 : la députation provinciale. « Les portes ouvertes aux candidats ! », s’exclame La Prospérité. « Cette fois-ci, semble-t-il, c’est la bonne », insiste le média kinois. Il commente en plus : « L’heure de vérité a sonné pour se mettre en ordre de bataille pour les élections du 23 décembre 2018. »

Des sanctions américaines pour corruption en RDC

Mais le pouvoir du président Kabila doit faire face à un contexte international plus pressant encore. « Les Etats-Unis annoncent des sanctions contre des officiels congolais », écrit RFI. Objectif, explique la radio mondiale, servir « d’avertissement » et « envoyer un signal politique à la République démocratique du Congo ».

Pour Jeune Afrique, ce sont « des responsables congolais [qui sont ainsi] interdits d’entrée aux États-Unis pour des faits de corruption ». Une corruption impactant le processus électoral, alors qu’au même moment le pays ne semble pas entièrement prêt du point de vue logistique, même si le gouvernement refuse toute aide extérieure, note RFI.

 


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