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Elections des sénateurs : et si on passait du scrutin indirect au direct ?

Après tout ce qui s’est passé lors des élections des sénateurs et des bureaux définitifs des Assemblées provinciales, on ne peut pas ne pas remettre en question le mode de scrutin indirect. Plusieurs députés ont été accusés d’avoir monnayé leurs voix lors des sénatoriales, preuve que les grands électeurs sont parfois plus faciles à corrompre que les petits électeurs qu’est la population.

Jamais une élection indirecte n’avait créé un tel scandale comme ce fut le cas lors des dernières sénatoriales en RDC. Députés corrompus, candidats sénateurs corrupteurs… Ces allégations de corruption des grands électeurs ont suscité un tollé général dans le pays.

« Nous avions élu ces députés sans qu’il nous aient rien donné au préalable. Voilà que, eux, pour élire les sénateurs, ils ont reçu de l’argent et ont rempli leurs poches et leurs comptes en banque. Comment pouvons-nous espérer un changement dans ce pays avec de tels  élus ? », grommelait une jeune femme lors des manifestations contre les députés de l’UDPS à Mbujimayi.

Grands électeurs ou grands « corruptibles » ?

Je me demande pourquoi on les a surnommés les « grands électeurs ». Ce que nous avons vécu lors des sénatoriales à Mbujimayi, c’est donc cela leur grandeur ? Je me demande même à quoi sert le Sénat. À mon avis, l’unique moyen d’éviter prochainement la corruption aux élections des sénateurs et des gouverneurs c’est de changer le mode de scrutin. Passer de l’indirect au direct. Une institution a plus de légitimité lorsque ses membres sont issus d’une élection à laquelle toute la population a directement participé. Mais, avec les scrutins indirects, nous avons plutôt constaté que les gouverneurs des provinces par exemple, se sentent plus redevables aux Assemblées qui les ont élus qu’à la population. Ainsi, le nouveau président de la République devrait instruire le futur gouvernement à déposer un projet de loi modifiant le mode de ces élections. Il en avait lui-même déjà émis le vœu.

Bien qu’il soit difficile de démontrer preuves à l’appui que les députés provinciaux ont été corrompus, les différents résultats de cette élection le prouvent clairement. Et ça, c’est déjà un très mauvais signe pour l’administration du président Félix Tshisekedi qui, dans son programme social, a déclaré qu’il ferait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille.

Pour le moment, le président Tshiesekedi n’a pas le choix, si ce n’est de continuer à travailler avec les nouveaux sénateurs élus. Toutefois, nous avons hâte de connaître les conclusions des enquêtes que va mener le procureur général de la République dans cette affaire de forts soupçons de corruption des députés provinciaux dans plusieurs provinces du pays. Nous espérons également que les coupables, c’est-à-dire les corrupteurs et les corrompus, seront déférés devant la justice pour subir la rigueur de la loi.

 

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