Heureux qui, comme Felix Tshisekedi, réussit contre vents et marées à s’attirer les faveurs des quelques grandes figures du marigot politique congolais. On ne compte plus les jours où tel ou tel autre annonce son ralliement à la coalition CACH dirigé par le président de l’UDPS. Vraisemblablement il s’en tire bien, lui sur qui on ne pariait plus au lendemain de son retrait volontaire de l’accord de Genève qui a désigné une candidature commune de l’opposition.
L’un des tout derniers actes est sans doute la décision surprise du candidat Tryphon Kinkiey Mulumba de se retirer de la course à la présidentielle pour s’engager aux côtés de Felix Tshisekedi. Un fait d’autant plus inattendu que jusqu’à récemment l’ancien ministre des relations avec le Parlement était le chantre d’une présidence à vie du président sortant Joseph Kabila.
Après une matinée politique avec mes équipes de campagne ce samedi 1er décembre 2018, le Président National Blaise Thayeye et le Secrétaire Général Théophile Kipulu du P.A, que je remercie amicalement, ont signé le communiqué de presse clair comme l’eau de roche ci-après: pic.twitter.com/jfPckyuB38
— Prof. T. Kin-kiey Mulumba (@kkmtry) December 1, 2018
Une machine à mobiliser des foules
En tout cas les effets de cette vague de ralliements sont immédiats dans la rue car Felix Tshisekedi dit « Fatshi » est devenu un de ceux qui drainent de grandes foules. On l’a vu lors de son retour à Kinshasa le 27 novembre 2018 quelques jours après avoir obtenu le ralliement de Vital Kamerhe, un autre poids lourd de l’opposition congolaise. Ce qui lui a sans doute permis de penser que « l’opprobre était plutôt d’avoir signé cet accord », faisant allusion à l’accord de Genève qui consacrait Martin Fayulu comme candidat commun de l’opposition. En tout cas, il y a lieu de constater que l’homme a le moral gonflé à bloc en cette période de campagne et peut se taper le luxe de rêver d’une victoire dans les urnes le 23 décembre. Cependant on peut affirmer qu’il y a une différence entre être populaire et remporter une élection. Surtout dans un pays comme le nôtre qui en est encore au stade de l’apprentissage démocratique.
Et Kabila dans tout ça ?
D’aucuns voient dans toutes ces vagues de ralliement, un piège du clan Kabila décidé à manipuler celui qui apparaît comme la principale menace à la perpétuation de plus de 17 ans de règne sans partage. Les personnalités qui se rallient sont en effet pour la plupart des anciens du régime de Kinshasa. A commencer par Vital Kamerhe qui a longtemps était vu comme une taupe de l’homme fort de Kinshasa au sein de l’opposition congolaise. Mais c’est sans doute l’arrivée de Tryphon Kinkey Mulumba qui a donné à penser que la nouvelle grande coalition est noyautée par des fidèles parmi les fidèles du kabilisme.