article comment count is: 1

Et si l’on fermait certaines églises et des bars ?

Le gouvernement rwandais a procédé à la fermeture de 714 églises à Kigali pour non respect des normes de sécurité, d’hygiène et d’exigences relatives aux statuts juridiques. N’avons-nous pas pareils Eglises et bars en RDC ? Les Eglises et les bars en République Démocratique du Congo fonctionnent-ils conformément aux normes établies ?

Il est vrai que « toute personne a le droit de manifester sa religion ou ses convictions, seule ou en groupe, tant en public qu’en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques, l’accomplissement des rites et l’état de vie religieuse…» C’est ce que dit notre Constitution à son article 22. Le même article souligne que cela doit se faire « sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public, des bonnes mœurs et des droits d’autrui ». La grande interrogation est celle de savoir si ces réunions de prière que nous voyons par-ci par-là se tiennent conformément aux normes ?

Le plus étonnant est que les Eglises, souvent celles dites de réveil, érigent des lieux de prière presque partout sans tenir compte du respect des normes d’hygiène et de l’environnement. Il suffit d’une bâche, quelques tiges de bambou, un tamtam… et le tour est joué, une nouvelle église voit le jour. Voilà comment poussent les églises à Kinshasa, tels des champignons. Sur mon avenue par exemple, il y a plus de cinq églises très peu éloignées les unes des autres. Cette situation se généralise partout dans la ville de Kinshasa. Trouvez-vous normal que sur une même avenue nous puissions compter autant d’églises qui se suivent ? Toutes priant au nom du même Dieu ! Pourquoi ne se réuniraient-elles pas pour former une seule église du quartier ou de l’avenue ?

La conséquence de cette triste réalité est la pollution sonore sans pareille. Je me demande si pour que Dieu entende bien les prières, il faut toujours faire usage de haut-parleurs et crier à tue-tête même quand le nombre de fidèles est inferieur à dix. Ainsi donc, en lieu et place de l’édification, les réunions de prière dérangent les paisibles citoyens.

Si ce ne sont pas les églises, ce sont les bars

Sur la place appelée Triangle, la route menant vers l’Université de Kinshasa, entre la commune de Lemba et celle de Mont-Ngafula, 20 bars s’entremêlent, jouant chaque jour, une musique si forte qu’elles assourdissent les oreilles des passants, la nuit comme le jour. Ce qui est plus ironique, juste à côté, se trouve un bureau de la police, qui observe la scène se répéter au quotidien, sans dire mot.

Comme vous pouvez le constater, les églises, du moins certaines d’entre elles, ne sont pas les seules à troubler l’ordre public. Il y a également les bars qui se multiplient à une vitesse de croisière effrayante. Juste en face de chez moi, il y a deux bars et la musique est jouée jour et nuit avec une sonorisation assourdissante. Et si vous essayez de protester, on vous traite de tous les noms. La musique, pour ces tenanciers de bars, sert à attirer les clients, se défendent-ils. Cependant, cela empêche les élèves, les étudiants et toute personne désirant travailler calmement à la maison, d’user de leur liberté. Ne dit-on pas que la liberté des uns ne doit pas empiéter sur celle des autres ? Ou encore, la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ?

Le temps n’est-il pas venu de faire comme au Rwanda ? Rassurez-vous, si une telle mesure est prise, on aurait beaucoup plus que 714 églises à fermer. La solution pourrait être moins radicale que celle-là, mais il est temps de règlementer de manière conséquente le fonctionnement des églises et des bars. Nous pensons que l’Etat congolais doit réorganiser ce secteur en mettant en place des mesures restrictives en imposant aux bars et aux églises la hauteur de décibels à ne pas franchir. Pourquoi ne pas fixer des amendes à payer en cas d’infraction !

 


Vous pouvez lire aussi : Goma : les églises empêchent les habitants de dormir

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion

Les commentaires récents (1)

  1. Un fait social sur lequel on réfléchit depuis des années et qui doit nous mener à trouver des solutions durables.