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Fermeture des médias internationaux : le gouvernement arrive au terme des négociations

Ce 12 décembre 2016 devait expirer l’ultimatum que l’ancien ministre congolais de la communication et des médias Lambert Mende (mais qui gère encore toutes les affaires près d’un mois après sa démission) avait donné aux médias internationaux pour se conformer à une loi vieille de 20 ans sous peine de coupure de leurs signaux sur toute l’étendue nationale via un arrêter. Cette mesure avait entrainé des vives réactions, des associations des droits de l’homme congolaises jusqu’au président français François Hollande suite à la coupure du signal de Radio France Internationale, mettant une énorme pression au gouvernement congolais.

Habari RDC a joint par téléphone Lambert Mende pour lui poser la question sur le déroulement des événements alors que venait d’expirer l’ultimatum lancé aux médias. Avec un ton sec, l’ancien ministre assure que la pression aurait payé. Lambert Mende parle de négociations en cours avec les médias internationaux et invite à « ne pas mettre de l’huile sur le feu ».

La loi sur laquelle le ministre s’était appuyé pour lancer cet ultimatum a été votée en 1996. Elle impose aux médias internationaux de créer des sociétés de droits congolais, condition sine qua non pour émettre en continue sur le territoire congolais, pour émettre en intermittence, pour signer des partenariats avec des médias locaux. Lambert Mende avait expliqué que cette loi visait à protéger le secteur des médias congolais car il subissait une concurrence déloyale de la part des médias internationaux en citant RFI.

Lors de cet entretien, Lambert Mende révèle que plusieurs médias ont déjà entamé des négociations avec son ministère et que d’autres ont demandé un moratoire.

Une affaire du gouvernement

« Beaucoup de médias étrangers ont commencé à négocier, je travaille avec eux, c’est mon affaire, une affaire du gouvernement ! Nous sommes en train de travailler avec eux (…) nous prendrons les mesures qu’il faut » a-t-il martelé.

« Vous n’avez pas à venir nous rappeler que l’ultimatum expire aujourd’hui, c’est mon ministère qui a pris la décision, c’est mon ministère qui exécute, il ne faut pas mettre de l’huile sur le feu. Nous sommes en train de travailler, nous savons bien que l’ultimatum expire aujourd’hui, mais tout le reste c’est notre compétence » ajoute-t-il légèrement agacé.

En  cette période est si cruciale pour le pays, les Congolais ont plus que jamais besoin d’être informés sur chaque nouvelle étape du processus politique en cours. En RDC, très peu de radios s’osent à la neutralité et peu d’espace est offert aux opposants pour remettre en question le pouvoir en place. Les rares radios à diffuser dans tout le Congo et avec un peu de neutralité sont ces médias internationaux.

Beaucoup espèrent que cette mesure sera abrogée par le nouveau gouvernement qui peine à être mis sur pied 23 jours après la nomination du nouveau premier ministre Samy Badibanga. Le signal de RFI reste coupé à Kinshasa depuis le 05 Novembre 2016, et même le signal du Congo Brazzaville voisin qui parvenait aux populations de Kinshasa a été brouillé par les autorités congolaises.

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