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Gustave Bagayamukwe : « Si la base veut d’un candidat indépendant, je me présenterais !»

Gustave Bagayamukwe est l’une des personnalités les plus populaires de la province du Sud-Kivu. Incarcéré sans procès pendant cinq ans à Kinshasa et amnistié en 2014, il n’a pu quitter la prison qu’en 2018. Malgré son incarcération, Gustave Bagayamukwe a toujours suivi l’actualité du pays. Il n’écarte pas aujourd’hui la possibilité d’une candidature aux élections, mais selon lui, il faudrait avant tout une transition de trois ans. Il a accordé une interview à Moïse Makwangara de Habari RDC.

Moïse MaKwangara :  Durant votre incarcération, l’accord du 31 décembre 2016 était signé sous l’égide de l’Église catholique, que pensez-vous de cet accord ?  

Gustave Bagayamukwe : J’ai suivi tout ça avec beaucoup d’attention et comme tout Congolais j’y ai cru. Malheureusement, ils ont toujours su se jouer de tout le monde. Moi par exemple, de 2014 à 2018, j’ai été gardé en prison malgré le fait que j’étais déjà amnistié. Aujourd’hui j’ai compris que les évêques étaient tombés dans le même piège. Ils se sont fait avoir et ça continue.

A votre arrivée à Bukavu, vous avez été accueilli par une foule immense, serez-vous candidat aux prochaines élections ?

Je ne peux postuler qu’en tant qu’indépendant, sans aucune couleur politique. Donc si la population, ma base, décidait de faire passer un candidat indépendant, un homme sans couleur politique, alors je me présenterais. Et je pourrais alors montrer l’exemple que sans couleur politique on peut travailler et mieux faire d’ailleurs que ceux qui portent des couleurs politiques.

Que pensez-vous de la nouvelle loi électorale ?

Je ne crois pas en cette loi. Il y a trop d’incohérences, de choses irréalisables. Rien que l’aspect technique, cette loi-là ne peut amener aux élections. Même en y mettant l’argent, les équipements, pour qu’il y ait des élections apaisées, libres, transparentes et démocratiques, ce n’est pas pour aujourd’hui. Il faut au moins trois ans. On ne peut pas faire des élections apaisées dans un pays où il n’y a pas un fichier qui reprend qui est qui, qui est le mari de qui, le fils de qui, etc. Il n’y a aucun repère, aucun contrôle. Je le redis aujourd’hui, nous avons besoin d’un minimum de trois ans. Nous avons besoin d’un gouvernement responsable qui a des financements pour les élections, car ce scrutin doit passer par le recensement de tous les Congolais. Tout le monde sait que nous vivons sous des faussetés. Jusqu’à quand allons-nous nous tromper ?

Chaque jour la situation économique du pays se dégrade, la situation politique devient de plus en plus tendue, avec des manifestations qui aboutissent toujours à des pertes en vies humaines. Quel message adressez-vous à l’ensemble de la population congolaise ?

Il n’y a pas de message à adresser car tout le monde connaît le problème du pays. Il faut extirper le mal et nous devons le faire le plus tôt possible. Dieu merci, tous les partis politiques ont montré leurs limites. Il a fallu que l’Église catholique tombe dans le piège de cet accord pour qu’elle puisse comprendre que c’est à elle que le Seigneur a donné le devoir d’assister cette population et nous devons le faire aujourd’hui.

Ensemble et derrière (malheureusement ou heureusement) l’Église, je pense qu’on y arrivera et le plus tôt sera le mieux. Ne parlez pas de crise politique, d’économie, etc. C’est pire que ça !

 


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Les commentaires récents (3)

  1. ils devaient être assiégée en résidence surveillé après être coupable sur les faits reprocher et des lors qu »ils sont interdits de sortir du territoire ils doivent faire lobjet d »un mandat d »incarcération direct soit mise en résidence surveillé avec arrêt d »exercer immédiat.