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Le difficile accès à Internet ralentit l’économie

Internet coûte cher en RDC, et ce n’est pas sans conséquences sur la circulation des idées et l’exercice des libertés citoyennes. Le 24 novembre dernier à Lubumbashi, une conférence a réuni plusieurs personnes autour du thème « Droit d’accès à Internet et aux entreprises de télécommunication ». Une activité à laquelle a pris part Habari RDC en tant que co-organisteur.

Plusieurs intervenants ont contribué à dresser un état des lieux alarmant d’Internet en RDC. D’abord l’avocat Hubert Tshiswaka et directeur général de l’Institut de recherches en droits humains (IRDH). Il a soutenu, citant les recommandations onusiennes et la réglementation congolaise, que les télécoms doivent profiter aux populations congolaises. L’accès à Internet est fondamental étant donné qu’il touche au droit à l’information, au même titre que l’accès à l’eau et à l’électricité. Malheureusement, les entreprises de télécommunication obéissent à des injonctions des dirigeants qui prennent Internet comme un danger permanent et décident de le couper.

Le journaliste Didier Mukaleng Makal a montré que les pressions politiques sur les fournisseurs d’Internet ont conduit au ralentissement de l’accès des masses à Internet. Un manque à gagner, à plusieurs points de vue pour l’entrepreneuriat des jeunes, la recherche scientifiques ou l’éducation scolaire comme l’a soutenu, plus tard, Guy Muyembe, coordonnateur de Habari RDC. Vous pouvez regarder ici la vidéo du plaidoyer de Guy Muyembe. Pour lui, « ce n’est pas parce que des individus se servent d’Internet pour insulter qu’on doit le couper. De la même manière qu’on ne peut fermer une école parce quelques élèves dérangent ».

Internet congolais : plus lent et plus cher

Internet est ralenti depuis 2015, date correspondant aux manifestations anti-Kabila dont le gouvernement a attribué la cause à la propagande sur Internet. Pourtant, depuis 2012, le web vivait une croissance remarquable, passant de moins d’un pourcent à environ 8% de connexions dans le pays. Michel Mbengya, coordonnateur de Habari RDC pôle de Lubumbashi, et économiste de formation, a démontré, chiffres à l’appui, que l’internet de la RDC est le plus cher d’Afrique et des Grands Lacs. Bien plus, le débit de l’internet congolais ne permet pas d’agir rapidement et d’être compétitif, comparé à d’autres pays.

Selon Patrick Mudekereza, coordonnateur national du centre d’art Waza, même les artistes ne savent pas rester compétitifs en RDC. Si Internet est coupé, par exemple, ils ne peuvent nouer des contacts ou envoyer des données leur permettant de contourner l’obligation de déplacer, par exemple, des tableaux plus volumineux ou embobinés.L’internaute congolais met, jusqu’à 3 jours ou une semaine, le travail en ligne qui demande juste quelques minutes ou quelques heures au Kenya, au Rwanda ou au Cameroun.

 


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Les commentaires récents (1)

  1. Merci pour l’artcile cher compatriote. Il faut également que nous puissions davantage innover que d’attendre des solutions des autres. Ça ne devrait pas uniquement être l’exclusivité des Télécoms…