A peine âgée de 18 ans, la Gomatracienne, Judith Mulahire a choisi d’être mécanicienne automobile. Elle se lève à 8 heures du matin et, contrairement aux autres jeunes de son âge, elle ne prend pas d’écritoire ou de sac à dos pour les cours. Sa passion est toute autre, c’est la mécanique et elle passe sa vie dans un garage de réparation de voitures !
« Je ne me rappelle pas depuis quand j’ai commencé à être passionnée de la mécanique automobile. Je me rappelle que quand j’étais toute petite je frémissais à la vue d’une voiture en panne ou cabossée. Peut-être que c’est une affaire de famille : mon père et mon frère aîné sont tous deux des mécaniciens bien rôdés », explique la jeune Judith.
Dans une ville de Goma où la vie des jeunes filles se résume presque à trois choses : les cours, les sorties et le mariage, Judith Mulahire est plutôt attirée par d’autres choses, notamment par des moteurs, des vilebrequins, des calandres, châssis, crics, démarreurs et des choses de ce genre. Elle préfère se salir les mains avec de l’huile moteur plutôt que passer des heures sur WhatsApp, Facebook ou d’autres réseaux sociaux.
La mécanique, plus qu’une passion
On pourrait penser que quand tu exerces ta passion, c’est toujours facile. Mais en mécanique, ce n’est pas du tout le cas. Il faut beaucoup de patience, de force physique et de volonté. Judith le reconnait : « Pour se lancer dans ce métier, il faut avoir de la force physique. Mais aussi être courtois et gentil avec les clients. En tant que fille, je dois être compréhensive tout en restant professionnelle. Ce métier n’est pas seulement une passion, c’est mon travail et je gagne un peu d’argent grâce à ça. Par exemple, si nous gagnons 100 dollars américains, mon patron sait être généreux avec moi et me laisse souvent bénéficier de la moitié des recettes que je réalise. »
Des défis réels
Dans sa famille, Judith a grandi parmi plusieurs frères. Voilà pourquoi être l’unique fille du garage parmi les hommes ne la dérange pas. Malgré tout, elle ne cache pas ses faiblesses : « Je n’ai pas la même force physique que mes collègues hommes. Ils ont beaucoup de force dans les bras. Déplacer de lourdes charges me prend plus de temps que mes collègues masculins. Et des fois, je n’arrive simplement pas à les soulever. »
De plus en plus de femmes embrassent des carrières et métiers connus comme réservés aux hommes, et Judith Mulahire est l’une d’entre elles. Pour elle, travailler pour gagner honnêtement sa vie était son rêve, et aujourd’hui grâce à la mécanique c’est devenu réalité.
Courrage à elle.