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Covid-19 : à Kinshasa les morgues ne respectent pas la distanciation sociale

Depuis le 18 mars 2020, il est interdit d’organiser des veillées mortuaires en RDC. La décision prise par le président de la République pour tenter de briser la chaine de contamination du coronavirus, semble montrer ses limites face à l’ingéniosité des Kinois. Récemment, j’ai vécu un calvaire à la morgue de l’hôpital de Kintambo.

Parmi plusieurs mesures prises dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 en RDC figure notamment l’interdiction d’organiser des veillées mortuaires. A Kinshasa, elles coûtaient les yeux de la tête et pouvaient réunir jusqu’à 2.000 personnes. D’ailleurs, au-delà de l’aspect sanitaire, la décision était accueillie favorablement par les Kinois, en témoigne un billet d’Eric Nsungu qui proposait même de la perpétuer après la pandémie.

Mais j’ai comme l’impression que personne ne peut résister au désir pressant de rendre un dernier hommage à un proche même décédé de coronavirus.

Ici tout le monde prétendue être immunisé

Récemment un ami perd un proche parent. A la morgue de Kintambo où les derniers hommages sont rendus, l’air est invivable. Sous un soleil accablant propre au mois d’avril, nous sommes au moins 5 familles entassées dans un petit espace. Quelle promiscuité ! Et les masques garnissent les mentons. Ici, tout le monde semble être immunisé. Et lorsque j’essaie d’interpeller sur le port convenable des masques, on me rappelle vite à l’ordre, me taxant d’un pro-Muyembe.

La réalité de Kintambo n’est malheureusement pas isolée. « En ce temps de la pandémie, les morgues grouillent de monde », m’explique un agent de sécurité à la morgue Kimbuta de Ngiri-Ngiri. Et d’ajouter : « Seuls les dimanches et les lundis sont relativement calmes. Du mardi au samedi, il y a une forte affluence et on n’y peut rien. »

Voilà comment une décision censée protéger les populations se transforme en une source d’inquiétude. Imaginez un instant la présence d’un seul contaminé dans cette marrée humaine, la situation virerait rapidement au drame. Aux autorités compétentes de trouver des solutions idoines pour nous protéger.

 

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