Tôt le matin autour de 8 heures, l’entrée de l’aéroport était envahie par des militants, tous de bleu et blanc vêtus, couleurs de la plateforme Ensemble. Un climat particulièrement calme – qui en réalité cachait mal une certaine tension – régnait peu avant l’atterrissage de l’avion de Martin Fayulu à Lubumbashi. il devait y tenir son meeting de campagne électorale. Rien de tout cela n’a eu lieu, puisque la police ne l’a pas permis.
L’arrivée de Martin Fayulu à Lubumbashi était annoncée pour 8 heures, mais l’homme n’a atterri qu’à 12h 50 locales. Le meeting aussi, s’il devait avoir lieu, était prévu au stade Mazembe. Mais le mardi matin, on annonce un autre lieu, notamment la « Cité des jeunes ». Fayulu ne s’y rendra finalement pas.
Une tradition respectée
Quelque chose semble ainsi ne pas avoir bien fonctionné dans la planification. Pourtant, toute la matinée de mardi, la piste d’atterrissage de l’aéroport de Lubumbashi n’a servi qu’à des décollages. Depuis 8h15, à mon arrivée, jusqu’aux alentours de 11 heures, seul un avion onusien de la Monusco a atterri. Une bonne partie du tarmac était vide.
Comme à son retour au pays et dans toutes ses tournées internes, Martin Fayulu a baisé le tarmac de l’aéroport de Lubumbashi, levant ses mains et ses yeux vers le ciel. La foule était nombreuse, les gaz lacrymogènes aussi. Sur le parcours, Fayulu a été la cible de la police, une police que personne n’a provoquée. Au final, il me semble que les policiers ne se sont pas empêchés de commettre des bavures comme c’est souvent le cas quand ils se retrouvent en face d’une manifestation de l’opposition.
« La machine à voter ne nous bloquera pas »
Après l’aéroport et le long parcours parsemé de gaz lacrymogènes, les premiers mots de Martin Fayulu ont porté sur la machine à voter. Il n’en veut pas, c’est connu de tout le monde. Sauf qu’à Lubumbashi, l’opposant a glissé une phrase inoubliable. Parlant de ses adversaires et du camp soutenu par le président Kabila, Fayulu a souligné que sa coalition ne quittera pas le processus électoral. Il fait alors entendre que les blocages qu’il subit sont de nature à le pousser à renoncer aux élections pour justifier vraisemblablement leur report.
« Ils ont 10 millions d’électeurs fictifs, explique-t-il. [Ils] ont mis la machine à voter pensant que nous allions boycotter les élections pour nous accuser d’entrave au processus. Maintenant, nous leur disons que nous irons jusqu’au bout. Le 23 décembre, nous irons aux urnes demander le bulletin papier. Nous [les] avons déjà démasqués. »
Les violences de mardi à Lubumbashi, à mon avis, auraient pu être évitées.
Jusqu’au bout contre shadari. 100% fayulu merci!